Le secteur porcin thaïlandais traverse une période de turbulences. Les prix du porc ont chuté de 32 % en trois mois, passant de 87,5 bahts le kilo à 59,5 bahts. Dans ce contexte, les autorités et les acteurs privés cherchent à stabiliser le marché, tandis que plane l’incertitude sur l’ouverture du pays aux importations agricoles américaines.
Lors d’une conférence téléphonique avec le Dr Boonyakrit Pinprasong, directeur général adjoint du Département de l’élevage (DLD), les discussions ont porté sur les mesures de soutien à la filière porcine et sur l’impact potentiel d’un accord commercial avec les États-Unis. Le DLD, rattaché au ministère de l’Agriculture et des Coopératives, supervise la santé animale, la production et le développement de l’élevage en Thaïlande.
Le changement de gouvernement complique le dossier
L’arrivée d’Anutin Charnvirakul au poste de Premier ministre crée une incertitude sur le calendrier de mise en œuvre du paquet agricole élaboré par l’équipe sortante. Ce plan prévoyait l’autorisation d’importer du porc américain dans la limite de 1 % de la consommation domestique, hors abats, ainsi que du maïs et du tourteau de soja exonérés de droits de douane. Ces importations devaient contribuer à réduire les coûts de l’alimentation animale. Mais la mise en œuvre suppose des amendements législatifs et un processus de vérification long.
Le Dr Boonyakrit a rappelé son opposition ferme à l’utilisation de la ractopamine, un additif interdit en Thaïlande, et exigé que toute importation de porc américain en soit exempte. Il a reconnu ne pas savoir quand Bangkok autorisera, ou non, l’entrée en franchise douanière de porc, de maïs ou de tourteaux américains.
Face à la chute des cours, le Conseil du porc (« Pig Board »), placé sous l’autorité du ministère de l’Agriculture, se réunira le 15 septembre pour examiner des mesures de stabilisation. Les discussions porteront sur un ajustement de l’offre, notamment via une réduction du nombre de truies et de porcelets. Douze grands opérateurs, aux côtés de l’Association des éleveurs de porcs de Thaïlande (SRAT), ont déjà signé un protocole d’accord pour plafonner le nombre de truies. Le DLD jouera un rôle d’arbitre neutre en réalisant des enquêtes mensuelles sur le terrain.
Le secteur privé prépare aussi un fonds de stabilisation des prix, financé par les grandes entreprises et coordonné avec la SRAT. Ce mécanisme, soutenu par les pouvoirs publics pour la collecte des données et la coordination, permettrait d’intervenir en cas de déséquilibre du marché ou d’épidémie.
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