La Banque de Thaïlande (BoT) a récemment corrigé les statistiques financières du pays pour 2024. Elle a notamment revu la rubrique « erreurs et omissions nettes », qui regroupe les entrées et sorties d’argent que les statisticiens n’arrivent pas à classer ailleurs.
Un chiffre qui faisait débat
Au départ, ces « flux invisibles » avaient été estimés à 15,2 milliards de dollars, soit davantage que l’excédent du commerce extérieur de la Thaïlande pour l’année. Un montant aussi élevé avait surpris et inquiété : certains observateurs y voyaient le signe d’entrées de capitaux non déclarées, susceptibles de faire monter la valeur du baht (THB), alors même que l’économie thaïlandaise montrait des signes de faiblesse.
Une révision de moitié
Sous la pression des marchés et des analystes, la BoT a repris ses calculs. Résultat : le chiffre des erreurs et omissions a été divisé par deux, à 7,3 milliards de dollars (soit 1,4 % du PIB).
La révision s’explique par trois ajustements techniques. Les importateurs ont payé le pétrole à un prix inférieur aux prévisions, ce qui a relevé le solde commercial une fois les chiffres corrigés. Dans le même temps, les entreprises étrangères ont accru leurs investissements en Thaïlande, entraînant une réévaluation à la hausse des capitaux entrants. Enfin, les sociétés importatrices ont bénéficié de délais de paiement plus longs pour leurs crédits commerciaux, ce qui a temporairement réduit les sorties de devises.
Des zones d’ombre qui demeurent
Même corrigés, ces écarts montrent qu’il reste difficile de comprendre précisément tous les mouvements d’argent entrant et sortant du pays. En particulier, la hausse des crédits commerciaux pourrait cacher des transferts de capitaux sous une autre forme.
Pour les ménages comme pour les entreprises, l’enjeu est important : ces flux financiers mal identifiés influencent directement la valeur du baht, donc le prix des importations, des voyages à l’étranger et la compétitivité des exportations thaïlandaises.
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