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CAMBODGE – HISTOIRE : Un livre passionnant sur la disparition du reporter Marc Filloux

Date de publication : 20/11/2025
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Gavroche aime l’histoire. Le livre que Jean Francois Bouvet consacre à la disparition du reporter français Marc Filloux durant la guerre du Cambodge, dans les années 70, ne pouvait donc qu’attirer notre attention. Nous vous le recommandons et nous avons échangé avec l’auteur. Pour toute question à ce dernier, Gavroche est à votre disposition.

 

Vous avez décidé de revenir sur un épisode de votre vie personnelle et professionnelle. La disparition de Marc Filloux, survenue en 1974 en pleine guerre civile cambodgienne et à un moment où les Khmers rouges étendaient rapidement leur contrôle sur les zones rurales, demeure pour vous une blessure jamais éteinte. Étiez vous au Cambodge durant cette période ?

 

Non, je ne suis allé pour la première fois au Cambodge qu’en 1997 et je n’ai pas connu personnellement cette période de l’histoire de l’Asie du Sud-Est. L’histoire de Marc Filloux et de sa disparition au Cambodge en 1974 m’a été initialement racontée il y a quelques années par Jean-Jacques Cazaux, qui dirigeait dans les années 1970 l’AFP au Laos et était le supérieur de ce jeune journaliste. J’ai rencontré Jean-Jacques Cazaux alors que j’écrivais « Havre de guerre », un livre sur les reporters au Cambodge pendant la période 1970-1975, paru en 2018 chez Fayard. Jean-Jacques a vécu très douloureusement la disparition de son jeune collègue et ami, tombé aux mains des Khmers rouges.

 

• Le Cambodge est aujourd’hui un tout autre pays, profondément transformé depuis la chute du régime khmer rouge en 1979, la fin de la guérilla en 1998 et la stabilisation politique progressive des années 2000. Comment percevez-vous cette métamorphose, et quand y êtes-vous retourné pour la dernière fois ?

 

La dernière fois que je suis retourné à Phnom Penh, c’était en janvier 2020 pour y donner une conférence sur la guerre au Cambodge au Centre Bophana. J’ai été impressionné par la vitesse à laquelle se transforme la ville. Sur Koh Pich — l’île Diamant bordée par le Mékong et la rivière Bassac — de nouveaux édifices brillent de tous leurs feux. Ironie de l’histoire : des décennies après la fin du protectorat français, l’île s’enorgueillit d’un quartier d’inspiration haussmannienne, baptisé Élysée. Avec, paradoxalement, nombre d’enseignes en mandarin. Hormis les mégalopoles chinoises, peu de villes au monde me semblent connaître un chamboulement comparable à celui qui transforme la capitale du Cambodge.

 

• Pensez-vous que les autorités cambodgiennes, qui ont progressivement ouvert les archives khmères rouges depuis les années 2000 et accompagné – de façon controversée – les travaux du Tribunal international chargé de juger les anciens hauts responsables, sont aujourd’hui prêtes à collaborer aux recherches ?

 

Je ne peux pas me prononcer sur la volonté des autorités cambodgiennes. N’oublions pas que la grande majorité de la population n’a pas connu la période Khmers rouges. Néanmoins, cette période figure au programme des lycées, le centre de torture S-21 est visité par la jeune génération, les archives des Khmers rouges et de leurs procès sont largement mises à disposition. Le virage a été amorcé en 2006 avec la mise en place du Tribunal international. Signe des temps, le dernier film de Rithy Panh, « Rendez-vous avec Pol Pot », a connu un large succès auquel les nombreux likes sur TikTok ne sont pas étrangers.

 

• Rétrospectivement, que retenez-vous de la guerre au Cambodge, ce conflit souvent éclipsé par la guerre du Vietnam mais qui, de 1970 à 1975, a ravagé le pays et débouché sur l’une des dictatures les plus meurtrières du XXᵉ siècle ?

 

J’en retiens d’abord qu’elle est largement méconnue du grand public, à l’exception de la prise de Phnom Penh par les Khmers rouges en avril 1975 — on en a commémoré le cinquantième anniversaire il y a quelques mois — et de la tragédie qui en a résulté. La période 1970-1975 qui a précédé est plus rarement évoquée : guerre civile très meurtrière entre l’armée régulière de la République khmère et les rebelles communistes, les Khmers rouges ; soutien militaire apporté à ces derniers par l’armée du Nord-Vietnam et le Viet Cong ; soutien militaire du régime de la République khmère par le Sud Vietnam et surtout les USA. Les bombardements massifs par l’aviation américaine jusqu’en 1973 ont fait du Cambodge le pays le plus bombardé de l’histoire.

 

A lire: « L’Homme qui voulait rencontrer les Khmers Rouges » (Ed. Harmattan)

 

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