
Ceux qui lisent cet éditorial et cette newsletter dans des contrées non tropicales peuvent raviver leurs souvenirs. Qui n’a pas, en Asie du Sud-Est, gardé dans sa mémoire des moments inoubliables de mousson, joyeux ou tristes, passagers ou trop longs, durant lesquels la terre semble engloutie et tout devient cloaque ?
Cette réalité est celle que le sud profond de la Thaïlande traverse depuis quelques jours. Les inondations spectaculaires dans la région de Hat Yai, comme le passage des typhons au Vietnam et aux Philippines, nous renvoient à notre fragilité. Cette région émergente, très dynamique sur le plan économique, demeure très vulnérable aux éléments et aux caprices de la météo. Peut-être est-ce là, d’ailleurs, l’une des raisons de la résilience de ses populations.
Ne jamais oublier la mousson. Ne jamais oublier que ces terres asiatiques, où poussent les rizières, sont gorgées d’eau. Ne jamais omettre ces inondations récurrentes dans l’inconscient collectif thaïlandais. Nous sommes tous, ces jours-ci, des habitants de Hat Yai comme furent les Bangkokois lorsque la capitale était submergée. La mousson est notre élément. Avec, aussi, sa dimension tragique. C’est cela aussi, Gavroche : un média enraciné dans des réalités locales qui, jour après jour, nourrissent notre menu éditorial quotidien.
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