Les images parlent d’elles-mêmes. Le spectacle de la désolation à Hat Yai, après les tragiques inondations survenues dans l’extrême sud du royaume – mais aussi en Indonésie ou au Sri Lanka – révèle les manquements de l’administration thaïlandaise. Sous les eaux, la métropole méridionale a soudainement redécouvert ce que, souvent, les élus et les pouvoirs publics préfèrent cacher : la vétusté des équipements de secours, les dysfonctionnements des égouts, l’absence de préparatifs adéquats… Une fois encore, c’est lorsque la catastrophe survient que certaines vérités éclatent. Le ressentiment des populations touchées, après la perte de tous leurs biens dans un pays où beaucoup ne sont pas assurés, impose la plus grande humilité aux autorités.

À Hat Yai, la Thaïlande a perdu son sourire. Elle va, à coup sûr, le retrouver rapidement malgré les pertes et les souffrances, car tel est ce pays et telle est la mentalité de ses habitants, prompts à tourner les pages, aussi douloureuses soient-elles. Reste une leçon, à la veille d’élections législatives anticipées, sans doute en mars prochain : le royaume de Thaïlande a besoin d’investissements dans toutes ses infrastructures, et pas seulement celles qui rapportent aux conglomérats privés. Dans cette région de mousson, la gestion de l’eau en fait partie. Elle était au cœur du programme de développement du défunt roi Rama IX. Les événements montrent qu’il faut, d’urgence, relire ce qu’écrivait le père de l’actuel monarque.

Et en tirer toutes les leçons.

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