Plus de 280.000 personnes ont été évacuées des régions frontalières de la Thaïlande et du Cambodge depuis la reprise des affrontements dimanche entre les deux voisins d’Asie du Sud-Est, ont annoncé mercredi les autorités concernées. « Au total, 20.105 familles, soit 101.229 personnes, ont été évacuées vers des abris et chez des proches dans cinq provinces », a déclaré la porte-parole du ministère cambodgien de la Défense, Maly Socheata. « Le nombre de personnes évacuées en raison des combats entre la Thaïlande et le Cambodge s’élève à 180.125 à travers quatre provinces », a indiqué de son côté le gouvernement thaïlandais dans une publication Facebook.

Les deux pays s’accusent mutuellement d’avoir déclenché la reprise des hostilités, qui ont fait au moins 11 morts: sept civils cambodgiens et quatre soldats thaïlandais, selon les derniers bilans des autorités. Le Cambodge et la Thaïlande, qui se disputent de longue date des morceaux de territoire le long de leur frontière, s’étaient déjà affrontés en juillet. Cinq jours de combats, au sol et dans les airs, avaient fait 43 morts et contraint quelque 300.000 personnes à évacuer de part et d’autre. Les deux parties avaient signé le 26 octobre un accord de cessez-le-feu, sous l’égide du président américain Donald Trump, mais il a depuis été suspendu. Le conflit repose sur un différend ancien concernant le tracé de certaines parties de leur frontière, longue de 800 kilomètres et datant de la colonisation française.

Les images du bombardement d’un casino frontalier par un avion thaïlandais illustrent l’intensité des combats qui ont repris entre les deux pays depuis trois jours. Gavroche vous résume la situation en dix faits. Le président des Etats Unis Donald Trump a promis de joindre les dirigeants des deux pays pour faire interrompre ces combats. La veille, Bangkok avait déploré l’utilisation de pressions commerciales de la part des Etats-Unis pour exiger un cessez-le-feu.

Lancement de frappes aériennes thaïlandaises — Le 8 décembre, l’armée thaïlandaise a procédé à des raids aériens le long de la frontière contestée, visant selon elle des positions militaires cambodgiennes. Un casino frontalier a été touché par des frappes aériennes.

Morts et blessés des deux côtés — Ces frappes ont provoqué la mort de civils cambodgiens et de militaires thaïlandais : plusieurs civils cambodgiens sont morts, et au moins un soldat thaïlandais a été tué, quatre autres blessés.

Propagation des combats le long de la frontière — Depuis lundi 8 décembre, les affrontements se sont étendus à plusieurs secteurs frontaliers. La région de Ta Praya, dans la province thaïlandaise de Sa Keo, a été le théatre de combats.

Déplacements massifs de population — Suite à l’intensification des combats, plus de 400 000 habitants (côté thaïlandais) auraient été évacués — ainsi que des civils cambodgiens — des zones frontalières. 100 000 cambodgiens auraient quitté leurs zones d’habitation.

Bilan humanitaire lourd — Les bilans récents mentionnent au moins 10 morts (entre civils et soldats) dans l’escalade actuelle.

Rejet mutuel des accusations et escalade diplomatique — Les deux pays s’accusent mutuellement d’être responsables de la reprise des combats. Le Cambodge dit ne pas avoir initié les frappes, tandis que la Thaïlande affirme agir pour repousser des incursions.

Le Cambodge propose des pourparlers — mais sous conditions — Le 9 décembre, un conseiller de la direction cambodgienne a déclaré que Phnom Penh est prêt à entamer des négociations « immédiatement », mais seulement si la Thaïlande accepte de bonne foi un dialogue.

Refus thaïlandais d’un dialogue immédiat — De son côté, la Thaïlande a rejeté l’idée de négociations pendant les combats, plaçant la responsabilité de la désescalade sur le Cambodge.

Conséquences pour le sport — retrait du Cambodge des Jeux régionaux — En conséquence du climat sécuritaire, le Cambodge a retiré ses athlètes des Southeast Asian Games organisés en Thaïlande.

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