
Le message est limpide : la Chine ne changera pas de cap pour 2026. Réuni le 8 décembre, le Politburo a fixé les grandes orientations économiques du pays, à la veille de la très attendue Conférence centrale sur le travail économique (CEWC), prévue d’ici la fin du mois. À Pékin, on privilégie la stabilité, la discipline budgétaire et un ajustement au millimètre des mesures déjà en place.
Cap maintenu pour 2026 : stabilité avant tout
Les dirigeants chinois ont insisté sur la nécessité de poursuivre des politiques macroéconomiques actives, tout en accélérant la construction d’un « nouveau modèle de développement » et d’une croissance dite « de haute qualité ».
Le message clé : pas de grand virage, pas d’initiative choc. Pékin estime que les objectifs fixés pour 2025 — dont une croissance autour de 5 %, selon les analystes — devraient être atteints. Pas de panique donc, malgré la mollesse persistante de l’investissement.
Le Politburo reconnaît des avancées dans la modernisation productive, les réformes et la réduction des risques, mais rappelle que 2026 marque la dernière étape du 14ᵉ plan quinquennal : priorité à la préparation du cycle suivant.
Monétaire et budgétaire : Pékin veut d’abord mesurer l’effet des mesures
Les mots choisis par les dirigeants n’ont guère changé :
- Politique monétaire : Pékin maintient une ligne « modérément accommodante », sans promesse de nouveaux outils, préférant évaluer les effets des dispositifs existants.
- Politique budgétaire : la formule « plus proactive » est reconduite. Il faudra probablement s’attendre à un déficit similaire à celui de cette année et à une nouvelle salve d’obligations spéciales pour les gouvernements locaux, notamment pour financer les infrastructures.
La CEWC devrait préciser les paramètres globaux, mais les chiffres officiels — objectifs de croissance, de déficit ou de crédit — n’arriveront qu’en mars, lors de la session annuelle de l’Assemblée populaire nationale.
Nouvelle orientation : « optimiser l’offre »
La principale nouveauté tient en trois mots : « optimiser l’offre », ajoutés à l’habituel appel à « stimuler la demande intérieure ». Une formulation qui laisse entrevoir une volonté de mieux orienter la production et d’inscrire la lutte contre la « surcompétition » (involution) dans la durée. Le Politburo appelle également à adapter les politiques économiques aux réalités locales, un rappel utile alors que plusieurs provinces affrontent encore des finances fragilisées.
Stabilité sociale : une priorité politique
Le Politburo insiste, une fois encore, sur la gestion des risques : sécurité de l’emploi, stabilité des entreprises, protection des marchés, réduction des incertitudes.
Deux nouvelles priorités opérationnelles émergent :
- régler les arriérés de paiements,
- s’attaquer aux salaires impayés des travailleurs migrants, ainsi que renforcer la sécurité au travail.
Des dossiers sensibles, révélateurs d’une préoccupation grandissante pour la stabilité sociale, véritable colonne vertébrale de l’action gouvernementale.
En attendant le verdict de la CEWC
Tous les regards se tournent désormais vers la Conférence économique centrale. Les grandes lignes sont connues, mais les précisions stratégiques — notamment sur l’allocation budgétaire, les infrastructures ou le soutien aux gouvernements locaux — devraient être affinées. Une chose est sûre : il faudra attendre mars pour connaître les objectifs chiffrés qui guideront l’économie chinoise en 2026.
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