
Une chronique cambodgienne de Yann Moreels
L’objet de cette chronique est de redire le point de vue qui prévaut au Cambodge, après des mois de conflit frontalier. les faits sont détaillés dans tous nos articles sur la guerre.
Les Cambodgiens ont appris l’arrêt des bombardements aériens avec un énorme sentiment de soulagement, avant de découvrir que le cessez-le-feu n’était garanti que pour 72 heures ! De tous côtés, pour des réfugiés et des ONG très mobilisées, un repos est salutaire. La joie et l’espoir que cela dure sont exprimés par les plus naïfs des Khmers.
Une simple suspension, totalement bienvenue, pour ceux vivant dans la crainte grandissante des derniers jours d’une invasion thaïlandaise en profondeur.
Cependant, aussitôt la question a fusé : qui a signé ? En effet, au Cambodge, personne n’a confiance dans les Thaïlandais. Chacun sait que les récents engagements n’ont pas été respectés.
Perte de confiance
Interrogés sur ce qu’ils en pensent de la durabilité de cette trêve, beaucoup de Cambodgiens font « non » de la tête, sans un mot. Cet accord est signé par deux militaires, les ministres des armées, dont l’un est démissionnaire. Soit. Certes, les tirs vont s’arrêter. Mais les Thaïlandais reconnaîtront-ils les faits ?
Reconnaissent-ils avoir pris d’assaut le temple khmer sacré de Preah Vehear et bombardé les villages environnants ? Le cessez-le-feu est établi sur les positions de camp. Selon les médias cambodgiens, l’armée Thaïlandaise a avancé partout et a détruit les temples et les bornes. Comment cela va-t-il se terminer, se demandent les Phnompenhois incrédules ?
Seule la présence de la communauté internationale pourrait dénoncer l’invasion et ses empiètements sur la souveraineté du Cambodge. Un rêve pour 2026 ?
Yann Moreels
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