Les relations commerciales entre les États-Unis et plusieurs pays d’Asie du Sud-Est traversent une phase de détente. Dans un contexte de tensions tarifaires mondiales, cette trêve temporaire dans l’application de droits de douane réciproques offre un répit bienvenu aux économies régionales. Toutefois, si cette pause permet d’ouvrir des perspectives, elle ne dissipe pas pour autant les incertitudes à moyen terme.
Des discussions engagées, mais à géométrie variable
Dans ce climat d’accalmie, plusieurs membres de l’ASEAN ont décidé de renforcer leur dialogue avec Washington. L’Indonésie, la Malaisie, Singapour et le Vietnam sont déjà engagés dans des négociations formelles avec l’administration américaine afin de surmonter les tensions commerciales récentes. La Thaïlande, bien que plus en retrait, amorce une dynamique de rapprochement. En revanche, les Philippines restent largement à l’écart, freinées par un volume d’échanges plus modeste avec les États-Unis et une exposition tarifaire relativement faible.
Des exportations dopées… pour un temps
Les effets positifs de cette trêve se sont rapidement fait sentir. En amont de la suspension des droits de douane, les exportations vers les États-Unis ont fortement progressé, avec une hausse spectaculaire de près de 40 % pour la Malaisie et la Thaïlande par rapport aux niveaux de 2024. Cet élan commercial s’apparente toutefois à un effet d’anticipation : les données d’avril laissent déjà entrevoir un ralentissement, signe que l’effet de la trêve pourrait s’essouffler rapidement.
Des stocks au plus haut, une production sous pression
Ce regain d’activité, motivé par la perspective de hausses tarifaires, s’est traduit par une accumulation massive de stocks. Mais les nouvelles commandes, elles, commencent à faiblir. Les dernières enquêtes PMI confirment cette tendance : la croissance des stocks dépasse désormais celle des ventes, laissant présager un affaiblissement de la production industrielle au second semestre. Dans un contexte de demande extérieure incertaine, les marges de manœuvre s’amenuisent pour les exportateurs.
Des politiques monétaires en soutien à la croissance
Face à ces signaux de ralentissement, les banques centrales de la région ont réagi en assouplissant leur politique monétaire. Depuis le deuxième trimestre, l’Indonésie, les Philippines, la Thaïlande et Singapour ont abaissé leurs taux directeurs afin de soutenir l’activité économique. La Malaisie devrait emboîter le pas dès juillet, tandis qu’une baisse de 50 points de base est attendue au Vietnam d’ici la fin de l’année. La tendance est désormais claire : la stabilité relative des marchés financiers, combinée à la trêve tarifaire, ouvre une fenêtre propice à un soutien accru de la part des autorités monétaires.
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