Peu à peu, les langues se délient en Chine où la mort d’un jeune médecin ophtalmologiste de 34 ans à Wuhan est en train de secouer la conscience collective et de mobiliser les internautes sur les réseaux sociaux. Or voici que des informations troublantes en provenance de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) viennent s’ajouter aux soupçons: depuis le début de l’épidémie, le centre de prévention des épidémies de l’OMS a en effet proposé son assistance aux autorités de Pékin qui l’ont refusé. Le New York Times publie une grande enquête sur le sujet. Nous reprenons ses principales informations.

Pendant plus d’un mois, les experts et scientifiques du Centre de contrôle des épidémies de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) basée à Genève ont attendu un feu vert pour se rendre en Chine. Or celui-ci vient seulement de s’allumer. Un mois d’attente, soit un délai terriblement long et dangereux pour la population alors qu’en temps normal, ces experts sont acheminés sur place quelques jours après la découverte du virus.

«Arrangements logistiques»

L’OMS, contrainte de se montrer très prudente en raison du poids diplomatique de la Chine, parle juste «d’arrangements logistiques» . Mais depuis la mort du docteur Li, un jeune ophtalmologiste de Wuhan décédé du coronavirus, les critiques sont de plus en plus nombreuses sur l’attitude des autorités chinoises, et en particulier le refus de toute aide international affiché initialement par les principaux dirigeants du pays dont le président Xi Jinping.

Les experts de l’OMS prennent appui sur la disparition du Dr Li à Wuhan pour se demander combien de professionnels médicaux ont péri depuis l’apparition du virus à la mi décembre. Ils basent leur inquiétude sur les nombreux messages reçus de leurs collègues chinois qui se disent dépassés par l’afflux de patients.