Notre ami Chango Favre, opérateur du sympathique café Balzac situé sur Charoenkrung 43 à Bangkok, nous gratifie régulièrement de lettres personnelles. Un trait d’union personnel entre la France et la Thaïlande. Sur fond de cinéma, de littérature et de chansons.

Il était une fois, Alain Delon et nous.

C’était en 1999. Alain Delon sortait du Théâtre Marigny à Paris. Il portait un costume sombre et des lunettes aux verres jaunes.

« Costello ! » lui cria mon ami Albert avec qui je flânais dans les beaux quartiers parisiens. Costello : le nom du « Samouraï » filmé par Jean-Pierre Melville en 1967. Surpris, Delon tourna la tête et nous serra la main chaleureusement. Albert et moi répartîmes heureux.

Aujourd’hui, Delon est l’ombre de lui-même, pétri par l’aigreur et la tristesse. Alain Delon était un grand acteur venant d’une époque qui tend à disparaître. Qui tend ne veut pas dire qu’elle disparaît !

Alors que nous scrollons sur nos Instagram ou TikTok, à regarder des bêtises invraisemblables, à l’heure où les grands sont les plus minuscules, je ne choisis en rien l’aigreur de la star déchue mais je choisis de vivre à mon époque, faite d’amitié sincère, de discussions et de partage, de poings dans la gueule et de sifflement de jolies filles.

Alors, hormis les pantalons devenus plus slims et les cols moins larges, rien n’a changé. La nostalgie, la mélancolie et les souvenirs n’ont pas leur place dans les armoires mais sur nos étagères.

L’âme de ce qui nous a construit reste à jamais notre chemin de vie et au diable les opinions.

Conjuguons le passé au présent et oublions le mot souvenir. Il n’y a pas de souvenirs. Hier est demain et demain sera hier.

Belle semaine  ! Et n’oubliez pas de lire Gavroche

Pour rencontrer Chango Favre, passez le voir au Balzac, Soi Charoenkrung 43, Bangkok.

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