Dans son dernier roman-feuilleton paru dans les colonnes de Gavroche, notre ami Patrice Montagu-Williams affirmait que le géant français Total finançait indirectement l’armée birmane. Bien vu ! La réalité semble avoir rattrapé la fiction. En tout cas selon le quotidien Le Monde qui a consacré à la firme un grand article le 4 mai dernier. Nous en publions un extrait.

L’éditorial de Gavroche sur la responsabilité indirecte de Total après le coup d’État militaire du 1er février avait fait vivement réagir nos lecteurs. Nous l’assumons. Il fallait poser cette question. La preuve ? L’article que Le Monde vient de consacrer au géant pétrolier.

Selon Le Monde, dont nous vous recommandons la lecture, la pression monte sur le groupe Total depuis le putsch des généraux. Et pour cause : le pétrolier français exploite depuis 1998 un gisement de gaz au large des côtes birmanes. Les militants pro-démocratie demandent aux groupes étrangers, en particulier Total et l’américain Chevron, de suspendre leurs activités pour cesser d’apporter un soutien financier à la junte – ce dont se défend le PDG de Total, Patrick Pouyanné, qui affirme simplement s’acquitter de ses obligations auprès de l’État birman.

Documents internes

Des documents internes, auxquels Le Monde a eu accès, racontent une autre version de l’histoire. Ils mettent en lumière le montage financier autour du gazoduc sous-marin de 346 km qui relie le gisement de Yadana à la Thaïlande. Ce tuyau ne se contente pas de transporter du gaz : il est le cœur d’un système où des centaines de millions de dollars provenant des ventes du gaz sont détournées des caisses de l’État birman vers la Myanmar Oil and Gas Enterprise (MOGE), une entreprise publique à la gestion opaque, contrôlée par les militaires.

Retrouvez ici l’article du Monde.