Le 16 décembre 2025, devant les Nations unies, l’ambassadeur de Birmanie auprès de l’ONU, Kyaw Moe Tun, a livré une mise en garde sans détour sur le processus électoral que le régime militaire prévoit d’organiser dans le pays. Selon lui, ces élections « ne seront jamais ni libres ni équitables » et risquent au contraire d’aggraver la violence en Birmanie.

Le diplomate a dénoncé un climat politique étouffant, marqué par une répression systématique de l’information. Il a accusé les autorités militaires d’avoir restreint l’accès aux médias, écrasé la presse indépendante et étendu massivement la surveillance de la population, instaurant un régime gouverné par la peur.

Depuis le coup d’État, 225 professionnels de l’information ont été arrêtés, 93 poursuivis et condamnés, et 16 organes de presse privés de licence. Neuf journalistes ou acteurs des médias ont été tués par l’armée ou ses affiliés. Selon l’ambassadeur, cette répression vise à réduire au silence toute voix indépendante tout en favorisant une propagande militaire active, relayée par des médias contrôlés, des réseaux Telegram, des influenceurs proches du régime et même certains diplomates alignés sur la junte.

Pour Kyaw Moe Tun, dans ces conditions, aucun scrutin crédible ne peut être organisé. Loin d’ouvrir une voie vers la stabilité ou la réconciliation nationale, le projet électoral de la junte ne ferait, selon lui, que légitimer un pouvoir issu du coup d’État et intensifier les affrontements à travers le pays.

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