Les ministres des affaires étrangères des membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) devraient nommer cette semaine un envoyé spécial en Birmanie après des mois de négociations qui n’ont pas permis de trouver un candidat consensuel.
Six mois après le renversement par l’armée du gouvernement démocratiquement élu birman, les ministres des affaires étrangères de l’ASEAN se réunissent lundi 2 août. Selon les diplomates, leur objectif est de désigner un envoyé spécial chargé de mettre fin aux violences et de promouvoir le dialogue entre la junte et ses opposants.
Les Nations unies, les États-Unis et la Chine, entre autres, ont désigné le bloc de l’Asie du Sud-Est, qui compte dix membres dont la Birmanie, comme étant le mieux placé pour mener les efforts diplomatiques visant à rétablir la stabilité dans ce pays.
Répression meurtrière des manifestations
Depuis le coup d’État, la Birmanie est en proie à une répression meurtrière des manifestations, à un effondrement économique et à un exode de réfugiés. Une recrudescence des infections à coronavirus a submergé son système de santé, aggravant la crise humanitaire au cours du mois dernier.
La recherche d’un envoyé spécial a débuté en avril, lorsque les dirigeants de l’ASEAN ont élaboré un “consensus en cinq points” pour faire face aux troubles en Birmanie. Ces dernières semaines, les responsables des Nations unies et des États-Unis ont exhorté l’ASEAN à accélérer la nomination de l’envoyé spécial.
L’ASEAN, qui compte parmi ses membres des démocraties, des États communistes à parti unique et des gouvernements autoritaires, est profondément divisée sur le choix de l’émissaire et a envisagé d’en nommer plusieurs pour sortir de l’impasse.
Le dirigeant militaire birman, Min Aung Hlaing, a déclaré dans un discours dimanche que la Birmanie privilégie l’ancien vice-ministre thaïlandais des affaires étrangères Virasakdi Futrakul comme envoyé, mais “de nouvelles propositions ont été publiées et nous n’avons pas pu continuer à avancer”.
Les candidats au poste d’envoyé de l’ASEAN sont le ministre des affaires étrangères du Brunei Dato Erywan Pehin Yusof, le Thaïlandais Futrakul, l’ancien ministre indonésien des affaires étrangères Hassan Wirajuda et le diplomate malaisien chevronné Razali Ismail.
L’ASEAN annoncera également une proposition d’aide au Myanmar, y compris un soutien pour combattre la pandémie, selon les diplomates.