La montée des droits de douane américains a poussé les exportateurs chinois à se tourner vers d’autres marchés, en particulier l’Union européenne (+7,5 % sur un an) et l’ASEAN (+14,3 %). Cette redirection des exportations permet à la Chine de compenser, dans une certaine mesure, le ralentissement du commerce avec les États-Unis, dont les importations chinoises ont chuté de 17,8 % sur les dix premiers mois de l’année.

Les moteurs de la croissance des exportations vers l’UE

Les exportations vers l’UE sont tirées par plusieurs facteurs : d’une part, la reprise cyclique de la demande en machines et équipements électroniques ; d’autre part, la tendance structurelle des constructeurs automobiles chinois, notamment dans le segment des véhicules électriques, qui gagnent en compétitivité technologique et en efficacité des coûts. Enfin, les hausses de droits américains ont provoqué un effet de substitution pour certains biens de consommation, tels que les produits de faible valeur (de minimis), les jouets ou le textile, désormais redirigés vers le marché européen.

Les produits de faible valeur (de minimis) ont connu une croissance spectaculaire, de l’ordre de 70 % depuis avril, et représentent désormais environ 5 % des exportations totales Chine-UE, contribuant à hauteur de 2 points de pourcentage à la croissance des exportations vers l’Europe. Les exportations de textiles, chaussures, maroquinerie et jouets ont également augmenté, faisant de l’UE une alternative crédible aux États-Unis pour ces segments.

Résilience à court terme, risques à moyen terme

À court terme, la dynamique reste favorable : la substitution de la demande américaine continue d’alimenter les exportations de biens de consommation vers l’UE, tandis que les automobiles bénéficient d’une tendance structurelle solide. Les machines et équipements électroniques devraient également profiter du cycle technologique mondial, soutenant la demande de manière cyclique.

Cependant, des risques à moyen terme se profilent. L’UE intensifie la surveillance de ses importations chinoises et évoque des mesures anti-dumping, ainsi que la suppression possible des exemptions pour les produits de faible valeur. Si ces mesures ne se traduisent pas immédiatement par des actions concrètes, elles pourraient freiner la croissance des exportations chinoises vers l’Europe dans les prochains trimestres.

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