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CHRONIQUE – SANTE: Soft drinks : pas si « soft » sur la santé

Journaliste : Gérard Lalande
La source : Gavroche
Date de publication : 12/09/2018
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On s’en doutait depuis longtemps, les dernières études prospectives l’ont mis en évidence : le soda peut avoir des effets nuisibles sur la santé. Gare aux accros !

 

Dans le passé, il existait des doutes, quoique non étayés scientifiquement, sur les risques de la prise de sodas et autres boissons gazeuses sucrées chez les patients atteints de pathologies cardiaques ou métaboliques. Plusieurs études importantes, conduites de manière rigoureuse aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, ont enfin apporté des éléments tangibles sur les effets délétères de ces boissons. Il ressort que ces nectars peuvent devenir des facteurs déclencheurs de maladies comme le diabète, l’obésité et les maladies cardiaques. Et non plus uniquement aggraver les symptômes des personnes déjà souffrantes.

 

Diabète

 

La première préoccupation avec les sodas a été le diabète, car cette maladie est liée directement à un excès de sucre dans le sang. En 2010, une étude de l’université médicale de Harvard a conclu que la consommation d’un à deux sodas par jour est associée à une augmentation de 26% du risque de développer un diabète de type 2. Ce niveau de risque apparaît similaire à celui lié à l’intoxication tabagique qui entraîne un risque de diabète accru de 30%. Malheureusement pour les accros des sodas qui pensent échapper aux dangers en consommant ceux à l’aspartame, d’autres recherches ont démontré une élévation du risque de maladies métaboliques avec les produits contenant du sucre artificiel.

 

Obésité

 

Le deuxième problème est la surcharge pondérale et l’obésité, en particulier l’obésité infantile qui est en augmentation dramatique dans de très nombreux pays. Un rapport publié en 2005 aux Etats-Unis a révélé que les sodas étaient devenus la plus importante source de calories dans l’alimentation des américains. La plus forte consommation de soda était retrouvée dans le groupe des adolescents dont 62% d’entre eux affirmaient prendre au moins une boisson sucrée quotidienne. En 2009, les chercheurs de l’université UCLA mettent en évidence que les adultes consommateurs d’au moins un soda par jour augmentent de 27% le risque de surcharge pondérale, et ceci indépendamment de leur origine ethnique ou socio-économique.

 

L’augmentation de poids liée à la consommation de soda est simple : une cannette de 330 ml de soda contient environ 140 calories, soit l’équivalent de 10 sachets de 4 grammes de sucre. En comparaison, une tasse de café contient 15 calories. L’énergie apportée par les boissons gazeuses vient s’ajouter le plus souvent, en excédant à celle des repas déjà suffisamment riches en calories. ainsi, les 140 calories d’une seule boisson quotidienne conduisent à un excédent de 50 000 calories en une année, qui se traduit par une prise de poids de 6 kg sur la même période. Une forte surcharge pondérale peut survenir en quelques années malgré une ration alimentaire par repas en apparence normale. À la suite de ce rapport, le directeur de l’université de Yale résumait la situation ainsi : « Personne ne peut affirmer que le problème de l’obésité est lié à une seule cause, mais l’évidence scientifique actuelle confirme que la consommation de soda est parmi les plus importants contributeurs. »

 

Maladies cardiaques

 

La troisième source d’inquiétude concerne les maladies cardiaques : le lien entre le soda et l’élévation de la pression sanguine a été mise en évidence en 2011 par une équipe de l’Imperial College of London. Aux Etats-Unis, une étude menée sur une période de 22 ans a finalement montré quel risque relatif de crise cardiaque avait augmenté de 20% chez les individus consommateurs de soda, dès la prise d’une seule boisson quotidienne.

 

Ainsi, remplacer l’eau par le soda pendant les collations ou les repas apparaît comme une aberration médicale. Les parents et les responsables d’établissements scolaires doivent être parfaitement conscients des risques pathologiques inhérents à ces boissons. En corollaire, il est urgent que les autorités sanitaires prennent les mesures qui s’imposent pour contrôler l’épidémie d’obésité et de diabète chez les adolescents et jeunes adultes.

 

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