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FRANCE – POLITIQUE : Vue d’ailleurs, évangiles, identité et république

Date de publication : 22/04/2025
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Pape en Corse

 

Chaque semaine, notre ami Richard Werly, conseiller éditorial de la rédaction de Gavroche, partage sa vision de la France sur le site d’actualités helvétique Blick. Vous pouvez vous abonner ou consulter sa lettre d’information Republick.

 

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L’image restera comme l’illustration du fossé qui séparait le pape François d’une certaine France, cette si turbulente fille aînée de l’Église où les scandales sexuels du clergé, l’affaire Bétharam et les fautes de l’abbé Pierre occupent le devant de la scène médiatique. Le 15 décembre 2024, le défunt pape est à Ajaccio, en Corse, où les fidèles l’attendent massés sur son passage. Le souverain pontife argentin, disciple de Saint François d’Assise, a tenu à répondre à l’invitation d’un de ses protégés franciscains, le Cardinal François Bustillo. Une semaine plus tôt, la réouverture en grande pompe de Notre-Dame de Paris, incendiée en avril 2019, s’est faite en son absence. Les chefs d’État ou de gouvernement présents n’ont pas eu leur audience pontificale. Basta ! Ce pape assumait sa vision des Évangiles et de la République.

 

On connait le débat qui, en France, prévaut au sein d’une Église catholique divisée entre son aile progressiste et le camp conservateur, de plus en plus puissant. C’est cet affrontement idéologique et clérical que le pape François n’a pas voulu trancher.  En évitant soigneusement le débat récurrent sur l’identité et les « racines chrétiennes ».

 

Était-il possible, pour un prélat argentin qui a connu la dictature militaire, de ne pas prendre ses distances avec une laïcité accommodée à toutes les sauces, et érigée désormais en mur absolu pour contrer l’influence de l’Islam ? François croyait en l’homme, beaucoup moins dans les institutions, y compris (surtout) la curie romaine qu’il avait entrepris de réformer sans y parvenir autant qu’il l’aurait voulu. « Les personnes qui risquent de se noyer, lorsqu’elles sont abandonnées sur les flots, doivent être secourues. C’est un devoir d’humanité, c’est un devoir de civilisation », avait-il rappelé à Marseille, lors de sa messe géante de septembre 2023 célébrée au stade Vélodrome. La voix des Évangiles. Face à l’ordre et aux contraintes électorales de la République.

 

Bonne lecture, au son de la terre corse !

(Pour débattre : richard.werly@ringier.ch)

 

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1 COMMENTAIRE

  1. Les paradoxes et les retournements que la mort du Pape François suscitent peuvent s’avérer spectaculaires. Le Pape lui-même doit se retourner avant d’avoir rejoint sa tombe. Les encensoirs sont frénétiquement agités du côté de l’extrême gauche et l’on se précipite avec le Pape à Lampédusa. On découvre un Pape vert. Quand aux LGBTQI on se réjouit des propos papaux sur l’accueil des gays et des trans-genres au sein du peuple de Dieu. Ce n’est pas moindre des contradictions de la part d’une gauche qui campe sur une conception radicale de la laïcité que le pape fustige et avec elle la France, « fille ainée de l’église » qui aurait trahi les promesses de son baptême. On ne cessera de louer un Pape qui, abandonnant les ors des appartements pontificaux décide de vivre dans un modeste appartement à la résidence Sainte Marthe, être déposé à même la terre et qui plus est en dehors du Vatican. Bref, un « Pape des pauvres » à l’image de Saint François, une résurrection du Pape Jean XXIII, qui irait rejoindre le Che dans une théologie de la libération qu’il a pourtant, naguère, combattu.
    De l’autre côté, les mots ne sont pas assez durs pour fustiger les orientations précédemment citées et les stigmatiser comme une dérive moderniste et complaisante si ce n’est accompagnatrice des vices du temps. Nous aurions eu un « Pape Woke » que les « sédévacantistes » ont qualifié d' »anti-pape » et cela depuis Pie XII. Pour eux, les temps seraient venus pour sérieusement redresser la barre, le temps des redressements et des restaurations. Ces mêmes traditionalistes, si opposés à l’orientation tiers-mondiste, « sudiste », du Pape en appellent à la rescousse du « sud global » quand il s’agit de restaurer les normes sexuelles que le Vatican voudrait abolir. Revenir vers une excommunication light et la privation d’hostie pour les divorcés remariés.
    La disparition papale est un énième révélateur des instrumentalisations politiques et politiciennes d’une instance qui se veut mondiale, universelle, catholique. Le Pape entend parler aux catholiques de l’hexagone mais surtout au delà à ceux majoritairement les plus nombreux dans les périphéries du monde. Ceux du centre ont l’impression d’être délaissés si ce n’est abandonnés. Pour eux ,le Pape n’est plus dans Rome et Rome n’est plus dans Rome…
    Les Papes de notre temps ne sont plus les Papes d’avant la communication instantanée et planétaire. Le magister est pris dans la communication universelle et immédiate. L’image des funérailles papales en sera un épisode. Nous assisterons au défilé des chefs d’État avides de lumière, espérant récolter un surplus de légitimité. Le Président français, en mal d’aura, viendra prendre sa part, mais personne ne pourra lui imposer les mains pour guérir ses écrouelles ni taper dans le dos de sa sainteté ni lui administrer ses osés si ce n’est déplacés guili guili…
    Mais La question n’est elle pas la suivante : Comment être Pape en ces temps contemporains ? Comment est-il possible de s’adresser à l’ensemble de l’humanité ? Un Pape est-il encore possible ?

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