Vous avez peut-être suivi, sur vos écrans, dans les médias ou via les réseaux sociaux, les flambées de révolte de la jeunesse au Maroc, à Madagascar, en Indonésie ou au Népal. Toutes sont attribuées à la colère de la « Génération Z », cette jeunesse hyperconnectée et demandeuse d’égalité, outragée par la corruption rampante des élites locales et par l’inefficacité des pouvoirs publics. Quid de cette jeunesse, demain, au Cambodge, au Vietnam ou en Thaïlande ? Va-t-on assister, aussi, à des révoltes spontanées susceptibles d’ébranler les pouvoirs en place ? A priori, cela semble peu probable. Soit parce que, comme au Vietnam, le régime en place tient les rênes d’une main de fer. Soit, comme en Thaïlande, parce que la société demeure suffisamment perméable aux libertés…
Mais posons-nous la question quand même : ces sociétés où la jeunesse joue un rôle prédominant peuvent-elles tenir telles quelles ? En Thaïlande, le vote pour l’opposition « orange » semble voué à augmenter. Au Cambodge, les inégalités criardes attisent les rancœurs. En Indonésie, le feu social couve. À bien des égards, les pays émergents d’Asie du Sud-Est sont des volcans qui risquent un jour d’exploser. La Génération Z est un cratère en fusion. Ne pas s’intéresser au sort et aux demandes de cette jeunesse, c’est s’exposer, un jour, à la voir déferler dans les rues.
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