Aucun pays d’Asie du Sud-Est n’avait jusque-là eu cet honneur. C’est le président indonésien Prabowo Subianto, grand amateur d’équipements militaires français, qui sera le 14 juillet l’hôte de marque de la République, pour le traditionnel défilé militaire sur les Champs-Élysées. Une réhabilitation politique XXL pour ce général élu à la tête de l’archipel en février 2024, après deux tentatives infructueuses contre son prédécesseur Joko Widodo.

La fête nationale française sera donc très indonésienne, et un détachement de la TNI sera présent. Il s’agira d’un contingent de marche d’environ 450 hommes, avec un orchestre militaire composé de membres de l’armée de terre, de la marine et de l’armée de l’air. Lors des dernières années de la dictature Suharto, son ex-gendre Prabowo Subianto fut, rappelons-le, l’un des meneurs de la répression contre les manifestants pro-démocratie et contre le soulèvement indépendantiste au Timor-Oriental.

Quelle conclusion en tirer ? D’abord, que l’Indonésie est incontournable pour une France qui envisage toujours de se projeter davantage en Asie-Pacifique. Compte tenu de son immensité territoriale, l’archipel indonésien est un partenaire obligé face aux visées de la Chine. Seconde conclusion ensuite : le général Prabowo profite à plein de l’élan de sympathie, engendré, en France, par ses commandes d’armements. Après une première commande de 12 Rafale, l’armée de l’air indonésienne pourrait doubler la mise. Commentaire d’un diplomate asiatique en poste à Paris : « Ce 14 juillet sonne comme une récompense pour Prabowo. La France donne des leçons de gouvernance internationale, mais lorsque son carnet de commandes militaires est concerné, toutes les portes s’ouvrent… »

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