GAVROCHE HEBDO – ÉDITORIAL : Le Cambodge et la mafia chinoise, l’heure des révélations
Gavroche a souvent relayé, dans cette newsletter, des informations sur le rôle préoccupant joué par la Chine au Cambodge. La mainmise de Pékin sur Phnom Penh ne fait guère de doute, mais les faits relatés jusque-là portaient sur l’emprise d’une puissance sur un État de sa région d’influence. Grave, mais après tout logique à l’heure du grand retour des Empires…
L’affaire qui, aujourd’hui, est sur le devant de la scène médiatique et judiciaire internationale est d’un tout autre ordre. Il s’agit de mafias, d’escroqueries en ligne érigées en industrie, de prise de contrôle du pays par un groupe de malfaiteurs dont le pedigree fait immanquablement penser aux triades. Les révélations qui se succèdent, depuis plusieurs jours, sur les agissements du groupe Prince au Cambodge (mais aussi en Thaïlande) démontrent l’ampleur de la gangrène. De la même manière qu’il existe aujourd’hui des narco-États, le Cambodge semble être devenu un Scam-État, un pays dont presque tous les rouages sont contrôlés, ou achetés, par des mafieux chinois spécialisés dans la criminalité en ligne.
Les lecteurs de Gavroche installés au Cambodge pourraient croire, à tort, que ces lignes sont guidées par notre implantation en Thaïlande. Erreur. Les agissements du groupe Prince sont tout aussi préoccupants dans l’ancien royaume de Siam. La réalité, comme l’a révélé le Financial Times en s’appuyant sur les faits recueillis par la police sud-coréenne, est que le gouvernement dirigé par Hun Manet ne semble plus rien contrôler. Et si la guerre avec la Thaïlande de ces dernières semaines avait été déclenchée pour cacher le précipice criminel dans lequel le Cambodge risque de tomber ?
Bonne lecture !