La Banque centrale d’Indonésie a récemment abaissé ses taux d’intérêt afin de soutenir la croissance économique, tout en assouplissant les conditions de liquidité. Une décision importante, certes, mais qui n’a pas provoqué de réaction marquée sur le marché obligataire. Pourquoi ? Parce que cette baisse était largement anticipée par les investisseurs, et que les perspectives restent teintées d’incertitude.
En effet, l’institution monétaire n’a donné aucun signal clair quant à la suite de sa politique.
De nouvelles baisses de taux ne sont pas exclues, mais elles dépendront en grande partie de la stabilité de la roupie indonésienne (IDR). Cette approche prudente freine l’enthousiasme des marchés, notamment sur les obligations à plus long terme.
Si la monnaie nationale se maintient à un niveau stable, les titres de dette à court terme pourraient bénéficier d’un regain d’intérêt. En revanche, de fortes fluctuations du taux de change risqueraient d’inciter les investisseurs à rester sur la réserve. À moyen terme, un affaiblissement du dollar américain pourrait renforcer la roupie, ce qui jouerait en faveur des obligations indonésiennes.
Côté finances publiques, les signaux sont rassurants.
Sur le plan budgétaire, le gouvernement indonésien donne aussi des signes rassurants. Alors qu’il affichait un déficit au mois de mars, il est passé à un léger excédent fin avril. Le projet de budget pour 2026 prévoit également un déficit modéré, signe d’une certaine discipline budgétaire. Moins de dépenses publiques pourraient freiner la croissance, mais cela rend les obligations plus attrayantes pour les investisseurs, car cela limite les risques de dérapage financier.
Enfin, la Banque centrale continue de soutenir activement le marché obligataire. Elle a déjà acheté pour l’équivalent de plusieurs milliards d’euros de dettes publiques cette année, ce qui aide à maintenir la stabilité du marché. Elle s’est aussi engagée à prolonger certains dispositifs de soutien arrivant à échéance.
Les obligations indonésiennes restent dans une phase d’attente : soutenues par une politique monétaire plus souple et des finances publiques sous contrôle, mais freinées par les incertitudes sur la monnaie et la prudence des autorités. La courbe des taux reste pentue, reflet d’un équilibre délicat entre soutien à l’économie et gestion des risques à long terme.
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