Les violences qui secouent la capitale indonésienne ont franchi un nouveau cap vendredi 29 août au soir et samedi 30 août au matin. Commissariats de police, véhicules publics et infrastructures ont été pris pour cibles après plusieurs jours de manifestations qui ont dégénéré.
Tout a commencé jeudi 28 août lors d’un rassemblement syndical devant le Parlement. La tension a explosé dans la soirée après la mort d’Affan Kurniawan, un chauffeur de moto-taxi de 21 ans, percuté par un véhicule blindé de la police venu disperser la foule.
Dans la nuit, les manifestants ont incendié des véhicules officiels, vandalisé des équipements publics et attaqué plusieurs postes de police. À Jakarta-Est, le quartier général de la police municipale a été réduit en cendres : dizaines de véhicules détruits, vitres brisées, postes de garde rasés, policiers blessés à coups de pierres. Plusieurs commisariats ont également été pris d’assaut, ont confirmé les autorités.
À Jakarta-Centre, un bâtiment de la brigade mobile, abritant notamment l’équipe de déminage, a été attaqué. Les manifestants y ont incendié deux bus. Des abribus à Senen et le long de l’avenue Sudirman ont subi le même sort.
Samedi matin, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées devant les ruines du commissariat de Jakarta-Est. Certaines scandaient des slogans exigeant justice pour Kurniawan, tandis que les forces de sécurité érigeaient des barricades pour contenir de nouvelles flambées de violence.
Le président Prabowo Subianto et le chef de la police nationale Listyo Sigit Prabowo se sont rendus dès vendredi au domicile de la famille de la victime afin de présenter leurs condoléances.
Les affrontements ont aussi paralysé une partie de la circulation dans la capitale. L’opérateur autoroutier Jasa Marga a fermé plusieurs accès au centre-ville. L’autoroute reliant l’aéroport Soekarno-Hatta à Cawang a également été coupée.
Ce samedi 30 août, les manifestants sont restés massés près du Parlement, sous la surveillance rapprochée des forces de l’ordre, bien décidées à éviter une nouvelle escalade.
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