Nous relayons ici un communiqué de l’organisation Justfinance International.
En Indonésie, la Coalition pour le contrôle du développement des infrastructures (KPPI), AGRA et Lombok Legal Studies and Aid (LSBH) appellent la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (AIIB) à intervenir d’urgence. Elles demandent à l’AIIB d’ordonner à son client, l’Indonesia Tourism Development Corporation (ITDC), et à son emprunteur, le gouvernement indonésien, de mettre immédiatement fin aux expulsions forcées en cours sur la plage de Tanjung Aan et dans les zones voisines de Mandalika, sur l’île de Lombok.
Depuis le 15 juillet, les autorités ont lancé des expulsions violentes dans le cadre du mégaprojet touristique de Mandalika. Plus de 700 membres des forces de l’ordre et de la sécurité privée « Vanguard » participent à ces opérations. Celles-ci visent principalement des familles Sasak, en grande majorité autochtones, qui exploitent des petits commerces touristiques en bord de mer, ainsi que des journalistes et des militants de la société civile venus défendre leurs droits.
L’ITDC, financée par l’AIIB depuis fin 2018, a entrepris le défrichage de terres à Tanjung Aan pour y construire des hôtels et des complexes de luxe dans le cadre de la zone économique spéciale de Mandalika, un projet que le gouvernement présente comme le « Nouveau Bali ». Pourtant, plus de 100 litiges fonciers y restent non résolus.
Parce que le gouvernement a classé Mandalika comme un projet stratégique national, il agit en toute impunité.
L’AIIB, dont le siège se trouve à Pékin, garde le silence sur le recours aux forces de sécurité publiques et privées pour imposer ce projet.
Des agents de sécurité privée engagés par l’ITDC ont remis aux habitants de Tanjung Aan des avis d’expulsion, leur donnant cinq jours seulement pour quitter leurs logements et commerces. Ces résidents ont dû démonter eux-mêmes leurs maisons et cafés afin de limiter les dégâts matériels. Aucune consultation publique ni étude d’impact sur l’égalité des sexes n’a été menée, malgré les demandes insistantes des communautés — une violation manifeste des normes internationales en matière de droits humains.
« Nous condamnons fermement le recours à la force et à l’intimidation orchestré par l’ITDC et le gouvernement indonésien », a déclaré Harry Sandy Ame, représentant de Lombok Legal Studies and Aid, engagé aux côtés des communautés Sasak.
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