Les élections de mi-mandat tenues lundi aux Philippines ont livré leurs premiers enseignements : malgré une rupture avec sa vice-présidente Sara Duterte, le président Ferdinand Marcos Jr semble en passe de conserver une majorité d’alliés au Sénat. D’après les résultats non officiels portant sur la majorité des bulletins dépouillés, les candidats soutenus par le chef de l’État devraient rafler au moins six des douze sièges renouvelables de la chambre haute.

Avec une participation soutenue, plusieurs figures du camp Duterte se sont distinguées, notamment les sénateurs sortants Bong Go et Ronald « Bato » Dela Rosa. Deux représentants inattendus de l’opposition libérale, Paolo « Bam » Aquino et Francis « Kiko » Pangilinan, ont également fait leur entrée, incarnant un regain d’intérêt pour une alternative plus modérée aux deux grandes dynasties.

Ce scrutin intervient dans un contexte particulièrement tendu : Sara Duterte doit comparaître en juillet dans le cadre d’un procès en destitution. Pour rester en poste — et conserver ses ambitions présidentielles pour 2028 — elle devra éviter une condamnation par les deux tiers du Sénat. Or, la recomposition actuelle de la chambre rend l’issue de ce procès hautement incertaine.

Sur le plan local, les Duterte signent un retour en force. L’ancien président Rodrigo Duterte, actuellement détenu aux Pays-Bas par la Cour pénale internationale pour sa sanglante guerre contre la drogue, a été élu maire de Davao City. Son fils Sebastian occupera le poste de vice-maire, tandis que d’autres membres du clan ont également remporté des mandats électifs.

Pour les analystes, une nouvelle configuration politique se dessine : un paysage désormais éclaté entre le camp présidentiel, les partisans des Duterte, et une opposition libérale qui retrouve de la vigueur. La suite des événements se jouera au Sénat, théâtre d’un procès à très haute intensité politique, dont l’issue pourrait redéfinir l’avenir institutionnel des Philippines.

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