
Arrêtée en septembre dernier à l’aéroport de Manille avec six kilos de méthamphétamine dans ses bagages, une ressortissante suisse âgée de 70 ans est décédée en détention le 6 décembre 2025. Elle encourait la prison à vie.
Le destin de cette voyageuse helvétique s’est brutalement brisé derrière les murs du système carcéral philippin. Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a confirmé, par l’intermédiaire du média Nau, le décès d’une citoyenne possédant les nationalités suisse et suédoise. Longtemps traitée avec discrétion par les autorités consulaires, l’affaire met un terme à une procédure judiciaire qui s’annonçait particulièrement lourde.
Un bagage à plus d’un demi-million d’euros
Les faits remontent à la mi-septembre 2025. En provenance d’Abou Dhabi, la septuagénaire atterrit au terminal 3 de l’aéroport international Ninoy Aquino (NAIA), à Manille. Lors d’un contrôle de routine aux rayons X, les agents des douanes détectent des images jugées suspectes dans l’une de ses valises.
Une fouille approfondie permet de découvrir quatre sachets en plastique dissimulés dans les parois du bagage. Ils contiennent 6 000 grammes de méthamphétamine, connue localement sous le nom de shabu, une drogue de synthèse particulièrement répandue et destructrice en Asie du Sud-Est. La valeur marchande de la saisie est alors estimée à environ 560 000 euros.
Une protection consulaire assurée par la Suède
Bien que détentrice de la double nationalité, la détenue avait choisi de bénéficier de l’assistance de l’ambassade de Suède à Manille. Le porte-parole du DFAE, Jonas Montani, a précisé : « La femme a été prise en charge, à sa demande, par l’ambassade de Suède à Manille dans le cadre de la protection consulaire. »
Ce soutien diplomatique n’offrait toutefois qu’une marge d’action très limitée. La législation philippine figure parmi les plus sévères au monde en matière de stupéfiants : la détention de plus de dix grammes de méthamphétamine expose déjà à des peines allant de 20 à 40 ans de prison, voire à la réclusion à perpétuité pour des quantités de cette ampleur.
Des conditions de détention particulièrement éprouvantes
Les causes exactes du décès n’ont pas été officiellement communiquées. Toutefois, l’âge avancé de la détenue et la rudesse du système carcéral philippin interrogent. Les prisons de l’archipel souffrent d’une surpopulation chronique, avec des taux d’occupation pouvant atteindre 500 % de leur capacité théorique.
Par ailleurs, l’absence de traité de transfert de détenus entre les Philippines et la Suisse — ou la Suède — signifiait que, même en cas de condamnation définitive, la ressortissante aurait dû purger l’intégralité de sa peine sur place, sans possibilité de rapatriement.
Un signal de fermeté des autorités philippines
Au moment de l’arrestation, le commissaire des douanes Ariel Nepomuceno avait invoqué cette affaire pour rappeler la politique de tolérance zéro des autorités philippines en matière de trafic de drogue : « Nos ports et nos aéroports restent sous surveillance stricte. Les Philippines ne seront pas une porte d’entrée pour les drogues illégales. »
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