Gavroche vous informe en temps réel sur les combats qui opposent depuis jeudi 24 juillet la Thaïlande et le Cambodge. Pour revivre la première journée de ce conflit, retrouvez ici notre article publié hier.
21h10 : Le centre des opérations de l’Armée régionale 2 rapporte la poursuite d’offensives cambodgiennes dans plusieurs zones stratégiques, dont Chong Bok, Sam Taet, Phu Ma Khuea, Chong Ta Thao, Prasat Ta Muen et Prasat Ta Kwai. Des échanges de tirs, incluant des armes lourdes et des chars, ont été signalés, notamment autour de la colline 469 et dans la zone de Sam Taet. Les combats se poursuivent également près du temple de Phra Wihan et à Prasat Ta Muen Thom (province de Surin), où les forces thaïlandaises ont repoussé les assauts. Selon l’armée, environ 100 soldats cambodgiens auraient été tués dans la zone de Phu Phi.
20h30 : Le Commandement de la défense frontalière Chanthaburi-Trat a instauré la loi martiale dans plusieurs districts le long de la frontière avec le Cambodge, invoquant la poursuite d’agressions transfrontalières des forces cambodgiennes. Cette décision s’appuie sur la loi martiale nationale proclamée le 19 septembre 2006 et sur le décret royal du 31 décembre 2007, dont le champ d’application est désormais élargi en raison des incursions armées récentes.
19h30 : Le Premier ministre par intérim, Phumtham Wechayachai, a publié une déclaration officielle condamnant « l’agression militaire non provoquée » du Cambodge. Il a réaffirmé le droit de la Thaïlande à se défendre conformément au droit international face à l’escalade des tensions le long de la frontière.
19h15 : « Le sang d’enfants innocents est sur vos mains », a déclaré Pita Limjaroenrat, ancien leader du parti Move Forward, aujourd’hui dissous. Selon lui, les violences à la frontière thaïlando-cambodgienne ne sont pas des « accidents de guerre » mais des violations du droit humanitaire international, évoquant l’usage d’artillerie lourde en zones civiles et la mort confirmée d’enfants lors de frappes transfrontalières. Pita appelle la communauté internationale — dont l’UNICEF, Save the Children et l’ONU — à lancer sans délai des opérations de suivi, de vérification et de protection, affirmant que « les enfants ne doivent jamais être des victimes collatérales ».
19h00 : Le Premier ministre cambodgien Hun Manet a réaffirmé le soutien total de son pays à la proposition de cessez-le-feu le long de la frontière thaïlando-cambodgienne du Premier ministre malaisien, tout en exprimant ses regrets face au retrait soudain de la Thaïlande d’un accord précédent visant à mettre fin aux hostilités.
18h30 : Lors d’une conférence de presse tenue dans l’après-midi du 25 juillet 2025, le lieutenant-général Maly Socheata, secrétaire d’État adjoint et porte-parole du ministère cambodgien de la Défense, a affirmé que l’armée thaïlandaise avait utilisé des chasseurs F-16 pour larguer à quatre reprises des bombes sur le territoire cambodgien à 12h30 ce jour-là.
18h00 : Selon les forces armées thaïlandaises, 2 318 volontaires, issus du réseau « 904 » et des Volontaires royaux, ont été déployés dans les quatre provinces touchées pour soutenir les populations déplacées. Des cuisines royales ont été installées dans les lieux suivants : à Buriram, au Chang Arena ; à Surin, sur les sites de l’Université technologique Rajamangala Isan (campus de Surin), de l’Université Rajabhat Surin et de l’Organisation administrative de tambon Chuea Phloeng (district de Prasat) ; à Sisaket, à l’Institut technique de Kantharalak (tambon Chan Yai) et à l’école Trakard Prachasamakkee (tambon Trakard, district de Kantharalak) ; et à Ubon Ratchathani, dans le district de Det Udom.
17h00 : Le Centre de commandement pour la sécurité maritime de Thaïlande appelle les navires de pêche thaïlandais à éviter de naviguer à proximité de la frontière maritime avec le Cambodge, en raison de la situation tendue dans la région.
16h30 : Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a qualifié vendredi 25 juillet de “déchirants et inquiétants” les affrontements meurtiers à la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge. “Ce problème trouve ses racines dans les séquelles des colonisateurs occidentaux et doit maintenant être abordé avec calme et géré de manière appropriée”, a déclaré Wang Yi au secrétaire général de l’ASEAN, Kao Kim Hourn, à Pékin, selon un communiqué de la diplomatie chinoise.
15h15 : La Thaïlande se dit prête à résoudre son conflit avec le Cambodge par la voie diplomatique ou par la médiation de la Malaisie, qui assure la présidence tournante de l’Asean, a déclaré vendredi Nikorndej Balankura, porte-parole du ministère thaïlandais des Affaires étrangères. « Nous sommes prêts, si le Cambodge veut résoudre cette question par des canaux diplomatiques, bilatéralement ou même par l’intermédiaire de la Malaisie. Mais jusqu’ici, nous n’avons reçu aucune réponse », a-t-il affirmé à l’AFP.
15h00 : Le gouvernement thaïlandais a fixé les montants d’indemnisation pour les civils et les fonctionnaires touchés par les récents affrontements armés le long de la frontière avec le Cambodge. Les compensations iront de 50 000 bahts pour les blessures légères jusqu’à 1 million de bahts en cas de décès.
14h45 : Le Japon a exprimé sa « profonde préoccupation » concernant les affrontements militaires en cours entre la Thaïlande et le Cambodge, exhortant les deux parties à faire preuve de « retenue maximale » et à privilégier le dialogue pour apaiser les tensions. « Le Japon œuvre pour encourager les deux pays à désamorcer la situation », a déclaré jeudi le ministre des Affaires étrangères, Takeshi Iwaya. Il a souligné qu’une relation stable entre le Cambodge et la Thaïlande est « essentielle pour la paix et la stabilité de la région » et a exprimé son « vif espoir » de voir les tensions se résoudre pacifiquement.
14h30 : Selon les autorités thaïlandaise, l’hôpital Phanom Dong Rak Chalerm Phra Kiat, dans la province de Surin, a subi d’importants dégâts à la suite d’une attaque des forces cambodgiennes. Patients et personnel ont dû évacuer en urgence face au chaos, tandis que les bâtiments médicaux, infrastructures et équipements vitaux ont été sérieusement endommagés. Le gouvernement thaïlandais condamne fermement cette attaque, rappelant qu’elle constitue une violation grave du droit international humanitaire. Conformément aux Conventions de Genève, les établissements médicaux doivent être protégés en toutes circonstances, notamment en période de conflit.
14h20 : Le Conseil de sécurité des Nations unies (CSNU) se réunira en session d’urgence le 25 juillet à 15h00, heure de New York (26 juillet à 2h00, heure thaïlandaise), pour discuter des récents affrontements armés entre la Thaïlande et le Cambodge. Les 15 membres du Conseil seront présents, ainsi que les représentants permanents des deux pays, qui présenteront des exposés et des déclarations. La Thaïlande sera représentée par Cherdchai Chaivaivid, ambassadeur et représentant permanent auprès de l’ONU.
14h00 : À 8h50, plusieurs roquettes BM-21 sont tombées dans le village de Sri Wichian, dans la province d’Ubon Ratchathani, touchant trois endroits distincts : une maison endommagée, plusieurs autres habitations ainsi qu’une route du village, également affectée. Aucun blessé ni décès n’a été signalé. Selon les autorités, les habitants avaient été préalablement évacués vers un centre d’hébergement mis en place par l’administration locale, ce qui a permis d’éviter toute victime.
13h50 : Le porte-parole de l’armée thaïlandaise, le général de brigade Winthai Suwaree, a réfuté les accusations cambodgiennes selon lesquelles les forces thaïlandaises auraient causé des dommages au temple de Preah Vihear lors des opérations militaires. Selon lui, les tirs thaïlandais visaient exclusivement des objectifs militaires cambodgiens, sans toucher les zones civiles ni le site du temple, qui ne se trouvait pas dans le champ des opérations. L’armée thaïlandaise dénonce une « manipulation évidente des faits » et souligne que le Cambodge diffuse régulièrement des informations erronées sur plusieurs sujets.
13h40 : Selon le porte-parole du ministère cambodgien de la Défense, le lieutenant-général Maly Socheata, l’armée thaïlandaise a lancé une série d’attaques sur le territoire cambodgien les 24 et 25 juillet 2025, faisant usage d’armes lourdes et de bombes à sous-munitions, interdites par le droit international. Les hostilités ont commencé le 24 juillet à 8h46, avec des frappes aériennes menées par des F-16 et des tirs d’armes lourdes contre les positions cambodgiennes. Le lendemain, à 3h20, l’armée thaïlandaise a engagé des combats dans les zones de Khloch, Tathav et autour de la montagne 333. À 5h25, des bombes à sous-munitions ont été utilisées dans la zone de Khloch, suivies à 5h30 par des attaques ciblées contre les temples Ta Moan et Takrabei. À 5h40, les forces thaïlandaises ont lancé une offensive sur la zone Mom 3. Plus tard, à 6h50, un second largage de bombes à sous-munitions a visé le village de Techo Ngom, dans le district de Choam Ksan, province de Preah Vihear. À 7h03, des tirs d’artillerie ont touché la zone de Choam Te. Enfin, à 8h00, l’armée thaïlandaise a tenté de reprendre le temple Takrabei, mais l’armée cambodgienne a réussi à repousser cette offensive.
12h30 : Le Conseil de sécurité des Nations unies tiendra une réunion d’urgence vendredi 25 juillet pour discuter des affrontements frontaliers en cours entre la Thaïlande et le Cambodge. La Chine, par la voix de son ministère des Affaires étrangères, a exprimé sa profonde préoccupation et s’est engagée à jouer un rôle constructif pour favoriser un apaisement. Les États-Unis et la France, ancienne puissance coloniale du Cambodge, ont appelé à une cessation immédiate des hostilités. L’Union européenne, également préoccupée, a exhorté les parties à privilégier le dialogue pour mettre fin aux combats.
12h00 : La Deuxième région militaire a signalé des affrontements armés dans plusieurs zones le long de la frontière thaïlando-cambodgienne, touchant notamment les provinces de Buriram, Sisaket, Surin et Ubon Ratchathani. Les civils sont priés d’éviter toute zone située à moins de 20 à 40 kilomètres de la frontière, classée « zone rouge » en raison des tirs indirects. Des systèmes d’artillerie tels que le BM-21 Grad, le PHL-81 et le Type 90B seraient déployés, capables de frapper dans ce rayon. Les districts à haut risque incluent Ban Kruat (Buriram), Kantharalak (Sisaket), Sangkha, Kap Choeng et Phanom Dong Rak (Surin), ainsi que Nam Yuen (Ubon Ratchathani). La population est invitée à suivre attentivement les consignes officielles.
11h00 : Face à l’escalade des tensions à la frontière, le ministère thaïlandais des Affaires étrangères a réuni en urgence plusieurs agences gouvernementales, ses ambassades et sept compagnies aériennes thaïlandaises pour organiser des mesures de rapatriement. L’objectif est d’assurer le retour rapide et sécurisé des ressortissants thaïlandais souhaitant quitter le Cambodge.
10h00 : L’Autorité cambodgienne de lutte contre les mines et d’aide aux victimes (CMAA) a fermement démenti les accusations des autorités thaïlandaises selon lesquelles les forces cambodgiennes auraient récemment posé de nouvelles mines antipersonnel le long de la frontière. Suite à l’explosion de mines les 16 et 23 juillet dans la province de Preah Vihear, ayant blessé des soldats thaïlandais, la CMAA précise que ces incidents se sont produits dans un champ de mines ancien, documenté et non déminé, situé entièrement sur le territoire cambodgien. Une expertise technique indique que les blessures sont incompatibles avec une mine PMN-2 récente, plus puissante, mais correspondent à des mines anciennes faisant partie du patrimoine des conflits passés.
9h45 : Le ministère de la Santé publique thaïlandais a fait le point sur les victimes des affrontements à la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge, avec un bilan actualisé à 21h00 : 15 morts au total ont été confirmés. Parmi les civils, 14 sont décédés, 7 sont gravement blessés, 13 ont des blessures modérées et 11 des blessures légères, pour un total de 45 victimes civiles. Du côté militaire, on dénombre 1 mort, 6 blessés graves, 6 blessés modérés et 3 légèrement blessés, soit 16 victimes. Par ailleurs, 292 patients hospitalisés ont été déplacés et 131 456 civils ont été évacués des zones touchées.
9h15 : Le Premier ministre malaisien et président de l’ASEAN, Anwar Ibrahim, a déclaré avoir eu des entretiens séparés avec le Premier ministre cambodgien Hun Manet et le Premier ministre par intérim thaïlandais Phumtham Wechayachai, exprimant sa vive inquiétude face à l’escalade des tensions à la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge. Il a exhorté les deux dirigeants à instaurer un cessez-le-feu immédiat afin de mettre fin aux violences et de permettre un dialogue pacifique. Anwar a insisté sur la nécessité de protéger les civils et a encouragé les deux parties à s’engager dans un dialogue constructif sous l’égide de l’ASEAN pour rétablir la stabilité. Saluant les signaux positifs de Bangkok et de Phnom Penh, il a réaffirmé la volonté de la Malaisie de soutenir et de faciliter les efforts de médiation dans l’esprit d’unité et de solidarité de l’ASEAN.
9h00 : Les forces armées royales thaïlandaises accusent le président du Sénat cambodgien, Hun Sen, d’avoir dirigé des attaques contre des zones civiles en Thaïlande lors des récents affrontements frontaliers. Le porte-parole du commandement, le général de division Withai Laithomya, affirme que des photos publiées sur la page Facebook de Hun Sen montrent ce dernier en train de superviser des opérations militaires par visioconférence avec le Premier ministre Hun Manet. Selon lui, Hun Sen serait responsable de tirs longue portée visant des habitations, des hôpitaux et des stations-service. Le général Withai souligne également que la carte utilisée dans le post était à l’échelle 1:50 000, plus précise que celles invoquées par le passé, ce qui indiquerait une volonté de ciblage stratégique.
8h45 : Le président du Sénat cambodgien, Hun Sen, a publié hier soir sur les réseaux sociaux une sévère critique à l’encontre de l’ancien Premier ministre thaïlandais Thaksin Shinawatra, l’accusant de promouvoir la guerre et de jouer un rôle dans l’agression militaire de la Thaïlande contre le Cambodge.
8h30 : Le Deuxième Corps d’Armée thaïlandais a publié son dernier rapport opérationnel sur les affrontements en cours avec les forces cambodgiennes, mis à jour à 23 h le 24 juillet 2025. La journée a été marquée par de violents combats : les forces cambodgiennes ont ouvert le feu près de la base thaïlandaise « Wild Boar », à l’est du temple Ta Muen, et deux chars cambodgiens ont été détruits près du temple Don Tual dans la province de Sisaket. Des roquettes BM-21 ont visé le district de Kantharalak, y compris une station-service, tandis que les combats se poursuivaient autour du temple de Preah Vihear et dans la zone de Chong Chom, où des tirs ont touché des sites civils. Huit districts des provinces de Buri Ram, Surin, Sisaket et Ubon Ratchathani ont été évacués. Onze sites ont été endommagés par les tirs d’artillerie et de roquettes. Des cuisines mobiles ont été déployées pour venir en aide aux habitants. Le Deuxième Corps d’Armée a condamné les attaques visant des zones civiles, appelant au respect du droit humanitaire international, et a réaffirmé la détermination de la Thaïlande à défendre sa souveraineté.
Pour retrouver notre couverture de la première journée des affrontements, consultez ici notre article publié hier.
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