Le mouvement pro-cannabis s’organise face à la perspective d’un retour en arrière. Après une première nuit de mobilisation le 7 juillet devant le ministère thaïlandais de la Santé publique, les militants ont suspendu provisoirement leur rassemblement, tout en annonçant une nouvelle manifestation le 16 juillet à 13h pour réclamer des réponses claires de la part du ministre Somsak Thepsuthin.
Réunis sous la bannière du réseau Writing Thailand’s Cannabis Future Network, les manifestants dénoncent ce qu’ils perçoivent comme une tentative de recriminalisation du cannabis, pourtant dépénalisé depuis 2022. Le secrétaire général du mouvement, Prasitthichai Noonuan, a réaffirmé que l’objectif est de défendre les acquis de la précédente législation, adoptée sous l’impulsion de l’ancien ministre Anutin Charnvirakul.
Une réponse attendue au plus tard le 16 juillet
Lors d’une conférence de presse tenue le 8 juillet, Prasitthichai a accusé le ministre de la Santé de refuser le dialogue. Selon lui, Somsak Thepsuthin a esquivé la réception des pétitions les 7 et 8 juillet, en dépit de la mobilisation sur place. Les militants annoncent que, faute de réponse concrète à leurs revendications d’ici le 16 juillet, la prochaine manifestation sera prolongée d’au moins dix jours, jusqu’à satisfaction de leurs demandes.
Parmi celles-ci figure notamment la réintroduction de l’ancienne réglementation ministérielle élaborée sous le mandat d’Anutin. Ce texte, jugé équilibré par les militants, permettait à la fois la protection des mineurs – en interdisant la consommation aux moins de 20 ans – et l’accès équitable à la culture du cannabis, sans normes trop contraignantes qui auraient exclu les petits producteurs.
Le spectre de la reclassification inquiète
Le cœur de la colère réside dans la possibilité que le cannabis soit à nouveau classé comme stupéfiant de catégorie 5, ce qui pourrait conduire à des sanctions pénales. Une telle décision serait dévastatrice pour des milliers de commerces et de producteurs ayant investi depuis trois ans dans ce secteur en plein essor.
Le ministère, par l’intermédiaire de Thanakrit Jit-areerat, secrétaire du ministre, a tenté d’apaiser la situation en affirmant qu’aucune décision de recriminalisation n’a été prise. Le ministre Somsak a précisé qu’il cherchait simplement à renforcer les contrôles, notamment pour limiter les abus chez les jeunes, et non à revenir à l’interdiction pure et simple.
Une bataille politique et sociétale en devenir
Le bras de fer entre militants et ministère de la Santé s’inscrit dans un contexte plus large, où les enjeux économiques, sanitaires et politiques se télescopent. Si le gouvernement maintient sa ligne actuelle, les tensions pourraient s’intensifier dans les prochaines semaines. La date du 16 juillet apparaît désormais comme un tournant décisif dans ce débat qui dépasse largement les frontières de la seule réglementation sanitaire.
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