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THAÏLANDE – CHRONIQUE : La nuit bangkokoise, cette friandise

Date de publication : 08/07/2025
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Bar à Bangkok

 

Quand la nuit tombe, la fête s’allume. La plus extravertie des mégapoles d’Orient ne déroge jamais à cette règle d’or. Les noctambules s’émoustillent au moment du crépuscule. Saisis d’envies insatiables : sortir, se divertir, s’étourdir. En tête des plaisirs à conquérir, les virées en boîtes et clubs dont regorge la capitale thaïlandaise sont une délectable friandise.

 

Moment de gourmandise

 

Sitôt le dôme enveloppant Krungthep Mahanakhon s’est-il obscurci, accueillant ses premières étoiles, un petit miracle s’accomplit chaque soir. Au hasard des estaminets les plus prisés de la tentaculaire mégapole, s’insinue en chaque convive un impérieux besoin d’ivresse. Les lieux configurés pour le divertissement offrent leur piste de danse. En général, le scénario est d’avance millimétré. Les clients investissent une grande salle encombrée de tables propices au festin. C’est désordonné, exubérant. D’ordinaire si réservée par convention sociale, la jeunesse thaïlandaise se lâche quand l’ambiance part en vrille… quoique toujours sur un tempo débonnaire.

 

En milieu urbain, la jeunesse de la classe moyenne est aux avant-postes. Un pouvoir d’achat confortable leur garantit de pouvoir accéder à des loisirs raffinés. En chaque lieu de divertissement, la pièce maîtresse est une scène qui aimante l’attention. Les artistes en prestation se lancent invariablement dans d’étranges vocalises. Parfois, un orchestre au complet distille d’énigmatiques mélopées siamoises.

 

Voix rauques et fruitées

 

N’importe quel tympan farang s’en trouve de prime abord déconcerté. Mais, ici, le répertoire a des vertus jubilatoires fort éprouvées. On dirait une mousson tropicale emportant tout dans son sillage. Faut-il ajouter que dans ce grand bain des réjouissances bien rôdées, toute réticence serait incongrue. Il faut jouer la carte de l’unisson. Ici, la fête est par nature inclusive. Tout établissement dédié aux atmosphères insouciantes est rapidement bondé. Dans chaque recoin, de graciles et langoureuses silhouettes ondoient dans les interstices de lumière. À point nommé, un guitariste au répertoire éclectique libère ses premières salves mélodiques. Des notes à longue portée. Telles des missiles en plongeon dans les verres où dansent les bulles. Une pluie de décibels arrose des escouades de naïades volubiles.

 

Une forme de liesse prend l’ascendant, démonstrative, chaleureuse et conviviale. Un bien collectif dont la principale vertu est de favoriser le partage. C’est d’ailleurs un marqueur de la mentalité [thaïe], volontiers enjouée. Nul n’est laissé pour compte dans le maelström tropical des sonorités. Étonnamment, en pareilles circonstances, les filles venues par grappes enjouées prennent l’initiative. Jeu de séduction pour une approche plus tactile. Attitude infiniment rare au Royaume de Siam, où les jeunes femmes sont traditionnellement assignées à plus de discrétion, si ce n’est vouées à l’effacement.

 

Dans cette ambiance galvanisée, des essaims de sylphides au sourire orchidée n’hésitent pas à arrimer les cœurs des hommes quand ils transbahutent leur trop-plein de solitude. S’ils ne peuvent se départir de leur ennui, elles les incitent à fendre l’armure. Joie, facéties et légèreté doivent primer. Comme si elles ramenaient à bon port un navigateur repêché en pleine dérive. Elles déposent son errance là où les pulsions humaines peuvent enfin jeter l’ancre. Aux heures indues, s’expriment des complicités improvisées. Les sirènes de ces traversées festives agissent avec un naturel déconcertant. L’effet produit chez les garçons est proprement miraculeux, submergés qu’ils sont par une vague inespérée de guillerette espérance.

 

Un zeste de magie nocturne, probablement

 

À mi-soirée, l’âme des soupirants tintinnabule comme habitée par une symphonie en train de s’écrire. Il en va ainsi dans la Cité des Anges. La ville géante se pare de mille scintillements. Au mitan des nuits câlines, les rencontres insolites se dégustent comme un rêve éveillé.

 

Patrick Chesneau

 

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1 COMMENTAIRE

  1. « Dans les prunelles des filles, le désir se pare de l’éclat du diamant brut. » Les filles sont réduites à un simple éclat décoratif qui les prive de parole et d’épaisseur humaine.

    « De graciles et langoureuses silhouettes ondoient dans les interstices de lumière. » Le corps des filles flotte dans le paysage, joli décor, mais sans prénom ni projet.

    « Une pluie de décibels arrose des escouades de naïades volubiles. » Le mot « naïade » renvoie directement à la nymphe mythologique sexualisée ; on essentialise les femmes comme créatures de plaisir.

    « Les filles venues par grappes enjouées prennent l’initiative. » C’est vrai, elles font le premier pas, mais groupées comme des raisins trop mûrs.

    « Les jeunes femmes sont traditionnellement assignées à plus de discrétion, si ce n’est vouées à l’effacement. » Le propos généralise sans nuance et reconduit le stéréotype.

    « Des essaims de sylphides au sourire orchidée n’hésitent pas à arrimer les cœurs des hommes… » C’est une image si légère qu’elle en devient lourde à force de servir.

    « Elles les incitent à fendre l’armure. » C’est toujours elles qui doivent consoler, comme des mouchoirs qu’on garde en poche et qu’on oublie.

    « Elles déposent son errance là où les pulsions humaines peuvent enfin jeter l’ancre. » Elles accueillent, souvent. Mais qui les attend, elles ?

    « Les sirènes de ces traversées festives agissent avec un naturel déconcertant. » La sirène, c’est pratique : ça brille, ça trouble, et ça permet de ne pas écouter.

    Les hommes, parfois, confondent l’appât du gain avec le frisson d’un vrai désir. C’est pas pareil, mais ça brille tout autant.

    Pour équilibrer un peu les reflets, j’ai écrit un paragraphe en retour. Qui sait si ce genre de miroir trouvera sa place dans un journal qui aime à ce point les regards masculins ?

    Ici, les gars s’entassent au bar comme des bières tièdes à deux doigts de mousser, le regard rivé à l’horloge interne qui chuchote qu’il faudrait conclure avant que ça ferme ; ventres rentrés, poitrines bombées, ils voltigent entre les verres comme des papillons perdus, présentations soignées pour des échanges rapides, ne laissant flotter qu’une vapeur d’orgueil et de hâte mal assumée, conscients surtout de ce tic-tac discret qui vibre sous leur ceinture comme une petite urgence. Bangkok, ses lumières qui clignotent, et ses tendresses minutées et tarifées, à décharge incluse…

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