Home Thaïlande THAÏLANDE – CORONAVIRUS: La quarantaine à Bangkok ou le supplice de Tantale raconté en direct

THAÏLANDE – CORONAVIRUS: La quarantaine à Bangkok ou le supplice de Tantale raconté en direct

Journaliste : Loic Grasset
La source : Gavroche
Date de publication : 01/04/2021
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Loic Grasset est un journaliste français basé de longue date à Bangkok et en Asie. Revenu en Thaïlande depuis le 20 mars, il raconte sa quarantaine dans le quartier de Sukhumvit sur un blog très fourni en informations et en images. Attention: à partir du 1er avril, les conditions de quarantaine sanitaire en Thaïlande se sont relâchées. Mais d’ici là…

 

Nous publions ici un extrait du récit du sixième jour de quarantaine par LoicGrasset

 

Le récit du jour 6: L’état de confiné fait de moi un tantale,  quelqu’un qui désire ardemment quelque chose qui lui est inaccessible : de l’ambroisie bien fraîche, un nectar rare et tourbé, s’ébranler sur l’herbe fraîche du pré avec son setter irlandais, s’abandonner dans les bras d’une bon(ne) ami(e). C’est selon. Mais c’est toujours interdit. « Mei dai ! ». «Tu ne peux pas !» en version thaï.

 

Qui dit tantale dit supplice afférent. Dans cas du fils de Zeus, il s’est agi d’être planté au milieu d’un fleuve et sous des arbres fruitiers. Mais le cours du fleuve s’asséchait quand il se penchait pour en boire, et le vent éloignait les branches de l’arbre quand il tendait la main pour en attraper les fruits. Faim et soif pour l’éternité.

 

Côté supplice, les Chinois ont fait beaucoup mieux avec le « lingchi » la mort des mille coupures » qui consiste à entailler et retirer successivement, par tranches fines, des muscles et des organes du condamné avant de lui trancher la tête. L’utilisation d’opium permettant au bourreau de garder conscient le supplicié pendant des jours voire des semaines.

 

Éclats de rire

 

Mais, tout cela n’est rien par rapport au supplice infligé au confiné du Fraser Suite Sukhumvit soi 11. Imaginez : la rue la plus animée de Bangkok : bars, discothèques, restaurants. C’est la fièvre du samedi soir. La nuit est claire. La lune scintille sur les tours vif argent. La rue vrombit d’éclats de rires, de stridences, de sons et de vie.

 

Restaurants de rue

 

En contrebas, on devine les silhouettes graciles et nonchalantes, d’une bande de jeune employées de bureau venues s’encanailler et qu’un moto-taxi hâbleur tente sans vraiment y croire de courtiser. On entrevoit les restaurants de rue qui proposent fondues chinoises, brochettes de bœuf à la sauce sucré salé, curry épicé ou insectes grillés. Mais tout cela est interdit. Pas touche. « Mei dai ! »

 

Connectez vous sur le blog de LoicGrasset ici.

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