La nouvelle politique tarifaire américaine de “réciprocité” impose désormais à la Thaïlande un droit de douane de 19 %. Ce taux, qui s’aligne sur celui appliqué à d’autres pays de l’ASEAN comme le Vietnam, modifie le paysage commercial bilatéral. Néanmoins, une part significative des exportations thaïlandaises, notamment dans le secteur du high-tech, échappe à cette taxation.
Le ministre thaïlandais des Finances, Pichai Chunhavajira, a réagi à cette annonce avec optimisme. Sur sa page Facebook, il a salué le taux de 19 % en le qualifiant de reflet d’une « amitié forte et d’un partenariat étroit » entre les deux nations. Selon lui, cette décision permettra à la Thaïlande de maintenir sa compétitivité sur la scène mondiale, tout en renforçant la confiance des investisseurs. De plus, il estime qu’elle ouvrira la voie à une croissance économique accrue, à des revenus supplémentaires et à de nouvelles opportunités pour le pays.
Un contexte régional et des exonérations à considérer
Cette mesure s’inscrit dans le cadre d’une nouvelle grille tarifaire américaine différenciée. Les États-Unis ont ainsi fixé des taux de 10 % pour les petits pays excédentaires comme Singapour et de 15 % pour des partenaires clés comme le Japon ou la Corée du Sud. Par conséquent, la compétitivité des produits thaïlandais demeure relativement préservée au sein de la région.
De surcroît, les exportations expédiées avant le 8 août et arrivant aux États-Unis avant le 5 octobre bénéficieront de l’ancien régime tarifaire. Par ailleurs, une liste d’exonérations couvre environ 30 % des exportations thaïlandaises. Cette liste inclut des produits phares du secteur électronique, tels que les ordinateurs et les disques durs.
Surveillance et risques de requalification
Cependant, la Thaïlande doit faire face à de nouveaux défis. La définition floue du “transshipment” (réexportation sans valeur ajoutée significative) soulève en effet des inquiétudes. Les biens suspectés de vouloir détourner leur origine réelle pourraient ainsi être requalifiés et taxés à 40 %. Pour y remédier, le CBP américain (Service des douanes et de la protection des frontières) publiera désormais une liste de surveillance tous les six mois. De plus, Washington se réserve le droit de renforcer ses mesures en fonction des cas détectés. Le gouvernement thaïlandais devra donc maintenir une vigilance accrue pour éviter tout risque de requalification douanière.
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