London Escorts sunderland escorts
Home Économie THAÏLANDE – ÉCONOMIE : Renforcement des contrôles thaïlandais sur l’or

THAÏLANDE – ÉCONOMIE : Renforcement des contrôles thaïlandais sur l’or

Date de publication : 19/12/2025
0

 

La Banque de Thaïlande (BOT) souhaite voir le ministère des Finances prendre la main sur la régulation du commerce de l’or, en particulier des plateformes de négociation en ligne, alors que l’explosion des transactions contribue à l’appréciation rapide du baht.

 

Le gouverneur de la banque centrale, Vitai Ratanakorn, a confirmé le 18 décembre que des discussions étaient en cours avec les autorités budgétaires afin de mieux encadrer un secteur devenu un facteur majeur de volatilité monétaire.

 

Selon la BOT, une quinzaine de négociants locaux concentrent des volumes de transactions pouvant représenter, certains jours, jusqu’à 50 % du produit intérieur brut thaïlandais. Parmi eux, trois à quatre grands opérateurs font l’objet d’une surveillance particulière. Les opérations à grande échelle sur l’or impliquent en effet des ventes de dollars américains et des achats de bahts, ce qui alimente mécaniquement la hausse de la monnaie nationale.

 

Cette dynamique intervient dans un contexte économique déjà tendu. Depuis le début de l’année, le baht s’est apprécié de 9,1 % face au dollar, devenant la deuxième devise la plus performante d’Asie. Une évolution qui complique la situation de la troisième économie d’Asie du Sud-Est, confrontée à la fois aux droits de douane américains, à un endettement élevé des ménages, à un différend frontalier avec le Cambodge et à une forte incertitude politique à l’approche des élections du 8 février.

 

« Nous avons la loi sur les changes, mais elle ne couvre pas le commerce de l’or. Il faut que quelqu’un réglemente ce secteur », a insisté Vitai Ratanakorn lors d’un forum économique, soulignant la nécessité d’une autorité dédiée pour éviter que ces flux ne déstabilisent davantage le marché des changes.

 

Pas de taxation à ce stade

 

La banque centrale a toutefois exclu, pour l’instant, toute taxation des transactions sur l’or, une option vivement contestée par les professionnels du secteur, qui y voient une menace directe pour leur activité. De même, la BOT ne prévoit pas d’imposer de contrôles sur les entrées et sorties de capitaux, une mesure jugée trop brutale au regard de l’expérience passée. « Nous ne pouvons pas répéter les erreurs de 2010, lorsque des taxes avaient provoqué un effondrement immédiat des marchés », a rappelé le gouverneur.

 

La stratégie de la banque centrale reste donc axée sur la réduction de la volatilité du baht, sans chercher à en fixer artificiellement la valeur. Le 18 décembre, la devise s’échangeait à 31,48 pour un dollar, un niveau proche de son plus haut en quatre ans.

 

Vers l’adoption de la « règle du voyage »

 

Dans ce contexte, Vitai Ratanakorn a également plaidé pour l’adoption en Thaïlande de la « règle du voyage », un standard international promu par le Groupe d’action financière (GAFI). Ce dispositif impose aux institutions financières et aux prestataires de services d’actifs virtuels de transmettre des informations détaillées sur l’expéditeur et le bénéficiaire lors des transactions transfrontalières, afin de lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

 

Pour la BOT, cet outil permettrait de mieux suivre les flux financiers internationaux et constituerait un levier supplémentaire pour une gestion plus fine des mouvements du baht.

 

Une marge de manœuvre monétaire réduite

 

Sur le front monétaire, le gouverneur n’exclut pas une nouvelle baisse des taux si la conjoncture l’exige, après cinq réductions successives totalisant 125 points de base depuis octobre 2024. Le taux directeur, ramené cette semaine à 1,25 %, évolue à son plus bas niveau depuis trois ans. Certains économistes anticipent d’ailleurs un nouvel assouplissement lors de la prochaine réunion, le 25 février.

 

Malgré une inflation négative, la BOT estime que la Thaïlande n’est pas encore en situation de déflation. Vitai Ratanakorn souligne toutefois que les difficultés actuelles sont avant tout structurelles et nécessiteront des réponses ciblées, au-delà de la seule politique des taux. Des programmes de garanties de prêts destinés à stimuler le crédit et l’investissement doivent être lancés dès la semaine prochaine.

 

La banque centrale table sur une croissance de 2,2 % cette année et de 1,5 % l’an prochain, après 2,5 % l’an dernier. « Les politiques budgétaire et monétaire avancent au même rythme », assure le gouverneur, évoquant une coordination étroite avec le ministre des Finances par intérim, Ekniti Nitithanprapas, dans un contexte économique et politique particulièrement délicat.

 

Chaque semaine, recevez notre lettre d’informations Gavroche Hebdo. Inscrivez-vous en cliquant ici.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Les plus lus