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THAÏLANDE – FRANCE : EXCLUSIF – Accusé de lèse majesté, Yan Marchal parle à Gavroche

Date de publication : 27/04/2023
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Yan Marchal

 

Nous savons qu’une partie de nos lecteurs nous le reprocheront aussitôt. Pourquoi donner la parole à Yan Marchal, cet activiste français accusé de lèse-majesté. La réponse est simple : pour qu’il nous donne sa version des faits. Gavroche, média indépendant enraciné en Thaïlande, respecte pleinement les lois du royaume. Le débat est ouvert.

 

Un entretien de Philippe Bergues.

 

« Je sais que les poursuites ne m’atteindront pas ici. »

 

G : En Thaïlande, vous n’aviez jamais franchi la ligne rouge de l’article 112, juste des parodies anti-militaires et anti-Prayut. pourquoi de France ?

 

YM : En effet, en Thaïlande, j’étais précautionneux de ne pas enfreindre la loi sur le crime de lèse-majesté, mais depuis que je vis en France depuis mon refoulement en novembre 2021, je sais que les poursuites ne m’atteindront pas ici. Avec les exilés politiques thaïlandais du groupe Faiyen, qui sont mes amis, nous avions déjà fait une vidéo assez similaire il y a un an et elle n’avait pas provoqué une réaction aussi virale que cette année. Nous en avons fait une nouvelle version en février dernier et décidé de la publier sur les réseaux sociaux avant Songkran 2023. Et là ! Plus de 900 000 vues sur TikTok et plus de 2 millions sur Youtube. C’est peut-être l’effet Songkran ! Mais je me pose des questions sur mon accusateur, un certain Anon Klinkaew, la tête pensante de l’association du Centre du peuple pour la protection de la monarchie. Quelles sont ses ambitions profondes ? Pourquoi cette surenchère accusatoire ?

 

G : Quelles ont été les réactions du public thaïlandais à votre vidéo ?

 

YM : Ce qui est intéressant est que sur Facebook, tous les commentaires positifs, et ils ont été très nombreux, ont été des messages publics que tout le monde pouvait lire. En langue siamoise évidemment. Par contre la très grande majorité des insultes voire des menaces m’ont été envoyées sous forme de messages privés. Sur Youtube, 70% de retours positifs contre 30% de négatifs. Les membres du groupe Faïyen, bien qu’exilés, ont une audience qui compte en Thaïlande.

 

G : Une opinion sur l’article 112 dans le débat électoral actuel ?

 

YM : Je ne vois pas réellement de volonté politique de réformer cette loi sur le crime de lèse-majesté. A part le parti Move Forward et quelques petits partis qui disent vouloir l’amender. Par contre, je trouve que beaucoup d’ultraroyalistes font dans la surenchère par rapport au 112. Je pense que les royalistes iront plutôt vers Prayut et son nouveau parti conservateur, l’United Thai Nation.

 

G : Votre situation actuelle et vos projets ?

 

YM : Professionnellement, j’ai toujours mon entreprise de développement de jeux vidéos. Six personnes thaïlandaises travaillent toujours à Bangkok. Nous développons actuellement un projet de nouveau jeu pour un éditeur français. C’est en bonne marche. Naturellement, je ne mêle jamais l’activité de mon entreprise avec mes prises de position militantes personnelles. De mon côté, je ne retournerai pas en Thaïlande, j’y suis accusé de crime de lèse-majesté. A moins d’un très, très gros changement de contexte dans la liberté d’expression, ce que je souhaite pour les jeunes générations. J’ai totalement réorganisé ma vie ici en France.

 

Propos recueillis par Philippe Bergues

 

(c) page Facebook Yan Marchal

4 Commentaires

  1. C’est un maniaque. Soit, Ce qui est étonnant, c’est l’intervention d’un “centre” la diplomatie ne peut pas faire le travail ? Il doit bien y avoir dans la loi française une incrimination pour ce type de comportement qui risque d’oblitérer les relations franco-thaïlandaises.

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