L’arrestation jeudi 9 janvier de neuf ressortissants français pour «travail non déclaré et illégal» dans un centre d’appels du quartier de Thong Lor, à Bangkok, répond directement aux nouvelles instructions données par le haut commandement de la police. Le lieutenant-général de police Sompong Chingduang du Bureau de l’immigration a confirmé vendredi matin qu’une «task force» de policiers spécialisés dans le traçage des travailleurs clandestins occidentaux opérant sur internet. Leur identification se fait en particulier via les réseaux sociaux, désormais surveillés par une «cyber-cellule» de la police. L’interpellation des neufs français, qui se présentaient – d’après les médias thaïlandais – comme des comptables susceptibles d’aider à frauder les autorités fiscales de plusieurs pays européens, coïncide avec la mise en place en France d’une cellule du ministère des finances spécialisée dans le «traçage» des fraudeurs sur Internet.
Selon les médias thaïlandais, les enquêteurs ont été informés par un service de police étranger qu’un gang européen louait un immeuble au soi Thonglor 25. Les policiers surveillaient attentivement les opérateurs de ce centre d’appels spécialisé dans les fraudes sur internet depuis le 23 décembre 2019.
Puis, le 8 janvier 2020, les responsables ont demandé un mandat de perquisition au tribunal correctionnel. Les responsables ont découvert que les 2e et 4e étages du bâtiment servaient de base d’opérations. Les salles étaient remplies d’ordinateurs en ligne. 10 personnes étaient dans l’immeuble, 7 hommes et 3 femmes. 9 ont voyagé dans le pays avec un visa de tourisme tandis que 1 avait un permis de travail qui n’était pas conforme aux informations fournies aux fonctionnaires.
La plupart des clients du centre d’appel apparemment frauduleux monté par les français interpellés venaient de France et de Belgique.
Les opérateurs sur internet se présentaient selon les médias thaïlandais comme les représentants d’une entreprise comptable singapourienne susceptible d’aider à frauder le fisc français.
Cette arrestation coïncide avec la récente mise sur pied par le ministère français des finances d’une cellule chargée de débusquer les fraudeurs et leurs soutiens via internet et les réseaux sociaux.
Gavroche avait publié cette information voici quelques jours. Le lien entre les deux événements n’est pas encore établi mais les services du ministère français confirment que l’Asie du sud-est est, depuis le début de leurs opérations cet automne, dans le radar de ces cyber-enquêteurs fiscaux
