Le parti leader de la coalition au pouvoir en Thaïlande a décidé de reconduire l’un des siens pour succéder à la cheffe du gouvernement révoquée Paetongtarn Shinawatra. Le parti a désigné Chaikasem Nitisiri.

Qui est il ?

Dans le jeu complexe et souvent impitoyable de la politique thaïlandaise Chaikasem Nitisiri a toujours été influent dans les coulisses du pouvoir. Ancien procureur général et ministre de la Justice, ce vétéran du droit émerge aujourd’hui comme le dernier candidat au poste de Premier ministre du parti Pheu Thai, un rôle qui le propulse au cœur de la tempête politique qui secoue le royaume après la destitution de Paetongtarn Shinawatra.

Né en 1948, Chaikasem Nitisiri a bâti sa réputation sur une carrière longue et respectable dans le système judiciaire thaïlandais. Diplômé en droit de l’université Chulalongkorn en Thaïlande et de l’université Columbia aux États-Unis, il a gravi les échelons du parquet, occupant des postes clés jusqu’à celui de procureur général de 2007 à 2009. Son passé de haut fonctionnaire et de professeur de droit lui confère une crédibilité et une image de figure respectueuse des institutions, un atout précieux dans un pays où la séparation des pouvoirs est souvent mise à l’épreuve.

L’ascension politique et la proximité avec le Clan Shinawatra

Après sa retraite du service public, Chaikasem a rejoint le parti Pheu Thai. Il a été nommé ministre de la Justice dans le gouvernement de Yingluck Shinawatra en 2013, un poste qu’il a occupé jusqu’au coup d’État de 2014. Sa loyauté au parti et à la famille Shinawatra est bien établie, et il a été l’un des rares membres du gouvernement à ne pas démissionner avant la prise de pouvoir par l’armée. Cette fidélité a fait de lui une figure de confiance, un conseiller de l’ombre pour les anciens Premiers ministres Srettha Thavisin et Paetongtarn Shinawatra.

Dans la foulée de la récente destitution de Paetongtarn, Chaikasem Nitisiri est devenu le dernier candidat restant du Pheu Thai pour le poste de Premier ministre.

Les défis et la course contre la montre

La route de Chaikasem vers le poste de Premier ministre est semée d’embûches. Il doit obtenir le soutien de la majorité des députés et sénateurs, un défi de taille dans un Parlement où le Parti du peuple (People’s Party) soutient son concurrent Anutin Charnvirakul.

Son âge et ses problèmes de santé passés (il a subi un AVC en 2023) sont des facteurs pris en compte par ses adversaires, mais ses partisans voient en lui une figure sage et une alternative rassurante à la jeunesse et à l’inexpérience perçues de ses prédécesseurs.

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