L’Autorité de l’aviation civile thaïlandaise (CAAT) a ordonné à Nok Air de suspendre ses vols internationaux et de geler toute extension de son réseau, invoquant des préoccupations de sécurité.

La compagnie à bas prix n’exploite actuellement aucun vol international en raison de la basse saison.

En période de pointe, elle dessert généralement trois destinations en Chine et deux en Inde. L’ordre de suspension, adressé le 25 août au directeur général de Nok Air, fait état de « lacunes opérationnelles », citant notamment des incidents liés au personnel et des problèmes de performance en vol.

Selon le document, Nok Air a connu entre 2023 et 2025 plusieurs incidents, dont des pannes de moteur en vol, des sorties de piste, des atterrissages durs et des chocs sur la queue des appareils. La cause des arrêts moteurs demeure incertaine, alimentant les doutes sur la fiabilité opérationnelle de la compagnie.

Le directeur général, Wutthiphum Jurangkool, a affirmé que la compagnie préparait une réponse aux accusations et s’est dit confiant dans la levée des restrictions d’ici un mois.

Il a rappelé que l’un des incidents moteurs s’était produit le 8 janvier 2024, lors d’un vol vers Nanning, en Chine : l’avion avait pu atterrir sans difficulté grâce au second moteur, et le moteur défectueux avait été rapidement retiré puis remplacé. Toutefois, lorsque la CAAT a demandé une analyse approfondie, Nok Air ne disposait plus de l’équipement incriminé, rendant l’expertise impossible.

Interrogé sur les inquiétudes du régulateur concernant la culture de sécurité de l’entreprise, après la démission de plusieurs pilotes, instructeurs et inspecteurs, M. Wutthiphum a rejeté tout lien avec la sécurité. Selon lui, ces départs s’expliquent par des recrutements massifs au sein d’une autre compagnie low-cost de la région, également exploitante de Boeing 737.

Il a rappelé que Nok Air était certifiée par l’audit de sécurité opérationnelle de l’Association internationale du transport aérien (IOSA) et respectait l’ensemble des réglementations de la CAAT. La compagnie travaille par ailleurs en étroite collaboration avec Boeing et des fournisseurs spécialisés, qui surveillent régulièrement les performances des pilotes.

Le dirigeant a enfin précisé que les pilotes de Nok Air effectuaient en moyenne 60 à 70 heures de vol par mois, bien en deçà du plafond réglementaire de 90 heures. Selon lui, l’enquête actuelle pourrait être liée à l’audit mené par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) auprès de la CAAT, qui pousse le régulateur thaïlandais à démontrer un contrôle strict du respect des normes de sécurité.

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