La France et le Vietnam sont orphelins d’un érudit et d’un grand penseur du bouddhisme moderne. Le moine vietnamien Thich Nhat Hanh, une des figures les plus engagées du bouddhisme avec le Dalaï Lama, est mort samedi 22 janvier au Vietnam à l’âge de 95 ans. Il est décédé au temple Tu Hieu de la ville de Hue, le cœur du bouddhisme vietnamien.

Exil en France

Thich Nhat Hanh, qui vécut en exil en France pendant de longues années avant son retour au Vietnam en 2018 – paralysé et incapable de parler depuis 2014 après un accident vasculaire – a publié plus de 50 titres en français, des manuels de méditation, de pleine conscience ou de Bouddhisme engagé aux recueils de poésie et aux livres pour enfants en passant par les commentaires des textes bouddhistes anciens. Ils donnent un aperçu de la vie d’enseignement de ce maître Zen, de son érudition, de sa créativité et de ses découvertes spirituelles.

Famille spirituelle mondiale

“Nous invitons notre famille spirituelle mondiale bien-aimée à prendre quelques instants pour être en paix”, précise l’organisation de celui qui s’était réinstallé dans son Vietnam natal en 2018, après près de 40 ans en exil en France. Il avait mis à profit ses années d’exil pour populariser en Occident le concept de “pleine conscience”.  Maître Zen renommé et érudit, Thich Nhat Hanh a scruté les textes clés du Bouddhisme pour offrir sa vision profonde et des commentaires clairs.

Ordonné moine en 1949

En 1942, Thich Nhat Hanh était entré au monastère thiền de Tu Hiếu. Il est ordonné moine en 1949. Il quitte son monastère peu après pour s’installer dans un temple abandonné de Saïgon. De 1960 à 1963, il étudie les religions comparées à l’université de Princeton (États-Unis). En 1964, il fonde l’université bouddhique de Vạn Hạnh. En 1966, il s’exile en Occident. Son combat pacifique, entamé durant la guerre du Vietnam, lui vaudra d’être proposé par Martin Luther King pour le prix Nobel de la paix en 1967. Il avait trouvé refuge en France depuis 1972.