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THAÏLANDE – SOCIÉTÉ : Le retour à l’école, contraire d’une rentrée des clashes

Date de publication : 17/05/2025
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école Thaïlande

 

Une chronique siamoise de Patrick Chesneau

 

Sous une pluie battante, vendredi matin, c’était la rentrée scolaire à Bangkok. Dans la majorité des établissements, car, au cas par cas, un échelonnement est admis. Calendrier imposé également dans les provinces. À Krungthep (Bangkok), des dizaines de milliers d’enfants ont été mobilisés pour cette reprise très arrosée. Dès les premières lueurs de l’aube. La météo figure-t-elle au programme ? Dans la ville géante, les caprices du temps sous forme d’averses répétées, ont ajouté à l’épreuve naturelle que constitue pour les enfants le retour à un monde où domine l’autorité. Finies les vacances. En avant pour un nouveau semestre. Quant aux automobilistes coincés dans les embouteillages forcément surdimensionnés à pareille date, ils n’ont fait que renouer avec une routine bien rodée.

 

Les foules de bambins et leurs parents qui affluaient vers les écoles représentaient un scénario des plus habituels. À la vérité, la réalité sur le terrain a été, comme de juste, celle d’une réelle fluidité. Aucun énervement. Pas de bousculade, et certainement pas de crise de nerfs. Ce serait incongru. Comme toujours sous cette latitude, la recherche de l’harmonie sociale est de mise. À tout le moins, une inoxydable placidité reste de circonstance quoi qu’il advienne. Au point que solennité et jovialité débonnaire s’entremêlent sans anicroche. Cette partition millimétrée renvoie à des codes séculaires toujours présent dans la société thaïe. Les élèves en rang d’oignons ou, simple variante chorégraphique, en file indienne. Sages comme on doit l’être à cet âge dans le Royaume. Sous l’œil alerte et scrutateur des enseignants.

 

Pour tous, uniformes de rigueur.

 

Impeccables même si le mot tolérance n’est plus proscrit du glossaire académique. Certes, une plus grande acceptation est possible depuis peu concernant par exemple les coiffures et la longueur des cheveux, mais toute permissivité est bannie. Un certain rigorisme demeure une caractéristique dans ce milieu dédié aux jeunes pousses assoiffées d’érudition. La mixité filles-garçons existe dans la plupart des écoles. Pas dans toutes, les obligations académiques échappant pour le coup à un modèle unique. Mais, partout, infusent les valeurs d’ordre, de respect et d’obéissance. Le contraste est édifiant avec ce que certains Farang férus de rigueur siamoise dénoncent volontiers : la modernité souvent laxiste et débridée qui a cours en Occident, illustrant parfois, disent-ils, une forme de relâchement moral. Au Royaume de Siam, il est aisé de constater qu’on est aux antipodes de tout processus de délitement collectif. Il faut dire qu’au pays du sourire, les autorités bichonnent les générations montantes.

 

On inculque des valeurs de cohésion.

 

Pas l’uniformité à tout prix, mais la solidarité dans l’unité. Un corpus de valeurs opposé à l’individualisme exacerbé des sociétés occidentales. Force est de constater que le monde éducatif thaïlandais, dans ses us et coutumes et dans ses rites si bien ordonnancés, privilégie la force de la tradition. Un cadre pourvoyeur également de nationalisme, dont les ressorts puisent dans l’identité du peuple. La thainess expliquée et transmise aux écoliers. Appliquée dès le premier banc où s’assoie le nouveau venu, elle s’exerce sur un mode incontestablement autoritaire. Devant le tableau noir, la discipline est un ingrédient de base. Préfigurant un choix de société par strates et catégories socio-culturelles.

 

C’est donc parti, depuis ce vendredi matin, pour un semestre complet. Au sens littéral, le mouvement est d’abord physique. Celui d’une convergence impressionnante par son ampleur numérique vers les salles laborieuses et les cours de récréation. Ce moment inaugural signale en effet la reprise des migrations quotidiennes vers les enceintes du savoir pour des millions de parents et leurs progénitures.

 

Patrick Chesneau

 

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