Le président philippin Ferdinand Marcos Jr. a exigé, jeudi 22 mai, la démission de l’ensemble de ses ministres, dans une tentative de reprise en main politique à mi-mandat. Cette manœuvre marque un tournant stratégique alors que son unique mandat de six ans entre dans sa seconde moitié.
Cette décision survient dans un contexte de tension politique, à la suite des élections sénatoriales du 12 mai, lors desquelles les alliés du chef de l’État ont échoué à remporter la majorité des sièges en jeu. Un revers qui affaiblit la coalition présidentielle et compromet ses ambitions de préparer une succession en 2028, année de la prochaine élection présidentielle.
Un duel Marcos-Duterte en toile de fond
Le scrutin a mis en lumière la progression des candidats soutenus par la vice-présidente Sara Duterte, désormais en rupture avec le président. Pour de nombreux observateurs, cette séquence électorale illustre une lutte d’influence larvée entre les clans Marcos et Duterte, annonçant une recomposition du paysage politique philippin.
Sous pression, Marcos tente de reprendre la main
Avec moins de trois ans avant la fin de son mandat, Ferdinand Marcos Jr. se retrouve sous pression. Il doit démontrer sa capacité à gouverner efficacement et préparer une transition politique crédible, alors qu’une éventuelle candidature de Sara Duterte en 2028 gagne en probabilité, portée par une popularité toujours forte.
Selon les derniers sondages de l’institut Pulse Asia, réalisés avant les élections de mi-mandat, l’indice de satisfaction du président est tombé à 25 % en mars, contre 42 % un mois plus tôt. À l’inverse, Sara Duterte affiche un taux d’approbation de 59 %, consolidant sa stature nationale.
Malgré cette demande de démission collective, le palais présidentiel a précisé que les ministres concernés resteront en fonction jusqu’à la nomination de leurs successeurs, afin d’assurer la continuité de l’action gouvernementale.
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