Un nouvel épisode de tensions diplomatiques agite les relations entre le Cambodge et la Thaïlande. Depuis le début de la semaine, les deux pays se livrent à une série de mesures réciproques en matière de visas, marquant un net refroidissement de leur coopération transfrontalière.
Lors d’une conférence de presse tenue lundi après-midi, le porte-parole du ministère thaïlandais des Affaires étrangères, Nikorndej Balankura, a confirmé que le Cambodge avait unilatéralement réduit la durée de séjour autorisée aux ressortissants thaïlandais entrant par voie terrestre. Ces derniers ne peuvent désormais séjourner que sept jours, contre 14 jours auparavant pour les détenteurs de passeports et 15 jours pour ceux disposant d’un laissez-passer frontalier.
En réponse, la Thaïlande a adopté une mesure équivalente : les Cambodgiens arrivant par voie terrestre ne pourront désormais rester sur le territoire thaïlandais que sept jours, contre 60 jours précédemment pour les détenteurs de passeports, et 15 jours pour les visiteurs munis de laissez-passer. En revanche, les voyageurs aériens cambodgiens pourront toujours bénéficier d’un séjour de 60 jours. À noter que Phnom Penh prévoit également d’étendre à 60 jours la durée de séjour des Thaïlandais arrivant par avion, à compter de mardi.
Vers une guerre des réseaux ?
Au-delà de ces mesures migratoires, d’autres décisions bien plus sensibles sont à l’étude. Selon Nikorndej Balankura, les autorités thaïlandaises en charge de la sécurité nationale envisagent de proposer au Conseil national de sécurité une coupure de l’électricité et de l’accès à Internet dans certaines zones cambodgiennes abritant des casinos et des centres d’escroquerie en ligne, souvent accusés de cybercriminalité transnationale.
Une telle mesure marquerait un tournant majeur dans les relations bilatérales si les autorités thaïlandaises décidaient de la mettre en œuvre. Le ministère envisage aussi de limiter l’exportation de certains produits technologiques, que des groupes basés au Cambodge utilisent à des fins frauduleuses.
Dialogue encore possible
Malgré cette montée des tensions, Bangkok affiche une volonté de dialogue. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a exprimé son espoir de voir les deux pays parvenir à des solutions pacifiques et durables grâce aux mécanismes bilatéraux existants, en particulier par le biais du comité mixte des frontières, qui doit se réunir le 14 juin.
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