Les scientifiques tirent la sonnette d’alarme. En seulement cinq ans, la population de dauphins de l’Irrawaddy dans l’estuaire de la rivière Bang Pakong, dans la province de Chachoengsao, a chuté de 300 à 178 individus. Les chercheurs qualifient cette situation de « critique au plus haut point ».

Le 27 juin, lors de la 8ᵉ Conférence nationale sur les sciences marines organisée à Trang, le professeur associé Thon Thamrongnawasawat, biologiste marin à l’Université Kasetsart, a présenté les conclusions d’une étude menée entre 2019 et 2024 par le Département des ressources marines et côtières (DMCR).

L’équipe de recherche a utilisé la méthode du « marquage-recapture » pour estimer la population, en photographiant les ailerons dorsaux et les marques corporelles spécifiques des cétacés. Grâce à cette méthode, les chercheurs ont identifié entre 24 et 33 individus en moyenne dans la zone, ce qui confirme l’effondrement démographique local.

Les activités humaines, comme la pêche et l’aquaculture côtière, perturbent directement les habitats des dauphins et constituent la principale menace pour leur survie. Les chercheurs estiment que seuls 50 % des jeunes atteignent l’âge de reproduction, ce qui empêche l’espèce de se renouveler durablement.

Le dauphin de l’Irrawaddy (Orcaella brevirostris), qui évolue aussi bien en eau douce qu’en eau salée, figure désormais parmi les espèces « en danger » sur la Liste rouge de l’UICN. Depuis 2019, la Thaïlande protège officiellement ce cétacé. Les scientifiques continuent d’observer l’espèce dans l’estuaire de Bang Pakong et dans la lagune de Songkhla, mais ils estiment que la population nationale ne dépasse plus quelques centaines d’individus – et seulement une dizaine dans le sud.

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