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GAVROCHE – ÉDITORIAL : Une guerre frontalière dénuée de sens (mais pas d’intérêts)

Date de publication : 24/07/2025
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Commençons par un mea culpa : À Gavroche, nous nous sommes trompés sur l’issue des altercations frontalières entre le Cambodge et la Thaïlande ! Nous avions, à tort, pronostiqué une fin prochaine de ces semblants d’hostilités, manipulées des deux côtés de la frontière par les clans politiques au pouvoir à Phnom Penh et à Bangkok.

 

Erreur. Grosse erreur d’appréciation de la part d’un média enraciné sur place à Bangkok depuis 35 ans. Et ce, pour une raison simple : ce conflit n’a pas de sens. Tout devrait conduire à calmer le jeu. L’intérêt économique des deux royaumes, les relations entre leurs populations, leur participation mutuelle à l’ASEAN, et aussi leur réputation internationale…

 

Seulement voilà : le clan de Hun Sen et celui de Thaksin Shinawatra se sont appropriés, chacun, la défense de leur pays respectif. Et en sous-main, comme toujours, l’armée thaïlandaise a saisi l’opportunité pour renforcer son pouvoir, avant peut-être de revenir aux commandes de l’ex-royaume de Siam. Hun Sen en défenseur des casinos frontaliers du Cambodge. Thaksin et sa fille, l’ex-première ministre Paetongtarn, en défenseurs de la légalisation successive du cannabis et des jeux, pour transformer tout ce qu’ils touchent en cash. En bref : d’énormes histoires d’argent drapées dans la fierté nationale et des différends historiques sur la délimitation de la frontière. Cette Asie du Sud-Est là n’a rien « d’émergente » et de prometteur. Elle demeure clanique, manipulatrice, dirigée par des forces de l’ombre peu défendables.

 

Oui, Gavroche s’est trompé. Parce que ce conflit ne devrait pas avoir lieu. Et parce qu’aucun des deux belligérants n’en sortira vainqueur. Pire : ce sont les populations frontalières qui, une fois de plus, en paieront le prix. Cette guerre qui démarre est un[e] conflit d’un autre temps qui, malheureusement, n’est pas révolu.

 

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10 Commentaires

  1. Je vois 2 commentaires mentionnant la jalousie thaïlandaise… est-ce un trait avéré de cette population ou bien entre-t-on dans le domaine des préjugés sortis d’on ne sait où ?

    Cela me rappelle, sur un forum anglophone, avoir lu que les Français en voulaient toujours aux Anglais au sujet de la défaite de Waterloo. La personne semblait convaincue.

    Du peu que j’ai lu, les [Thaïlandais] et les Cambodgiens qui se côtoient au niveau de leurs frontières s’entendaient plutôt bien. Ce conflit est l’œuvre des politiques, qui bien sûr vont faire ce qu’ils peuvent pour emmener les populations avec elles, en faisant appel au passé, en réveillant de vieilles histoires, en fabriquant des préjugés.

    On le voit déjà ici.

    • Les “politiques” ne sont pas seulement de chaque côté de la frontière. Ils suscitent, quand ils ne sont pas eux-mêmes encouragés, si ce n’est plus, par d’autres voisins ou non qui, à un degré ou un autre, y trouvent un intérêt. Posez-vous la question suivante : cui bono ? Je laisse aux commentateurs le soin de dresser la liste. Après le Myanmar (cela dure depuis 10 ans), qui aurait intérêt à déstabiliser la Thaïlande et, plus largement, le “bloc” ASEAN ? Vous avez deux heures, Monsieur Bergues !

    • Waterloo, mais pas que ! Trafalgar, Fachoda, la guerre de Cent Ans, et surtout Jeanne d’Arc, brûlée vive le 30 mai 1431… la « perfide Albion »…

  2. excellents courriers de lecteurs et félicitations au Gavroche qui reconnait une Légère sous évaluation… puisse la raison éclairer les dirigeants du monde entier… y compris ceux de “chez nous” (si chez nous existe encore).

  3. Postuler qu’un affrontement armé, comme dans l’exemple qui nous est donné ici, est irrationnel ne masque-t-il pas une insuffisance de l’analyse du phénomène qui se présente ?

    L’irrationalité ici supposée des acteurs en conflit présuppose une sorte d’infériorité dans le raisonnement de ceux-ci. L’impensé serait que ceux qui jugent de cette irrationalité le font au nom d’une raison qu’ils seraient censés incarner.
    Aussi, l’irrationnel que l’on prête ne serait que la manifestation de la non-compréhension du phénomène envisagé, accréditée par une position de surplomb que l’on peut qualifier de “rationaliste”, facilitée par l’extériorité de l’observateur. Le rationalisme repose sur les présupposés logiques de la causalité mécanique ou mathématique : 2 plus 2 font 4. Mais la mathématique aussi a dû affronter et intégrer la découverte des nombres qui ne sont pas entiers, des [données] qui sont apparues, au départ, comme irrationnelles.

    La rationalité semble le plus souvent liée à des calculs d’intérêts qui sont souvent loin d’être les seuls déterminants. Ceux-ci sont le plus souvent sur-déterminés par d’autres facteurs estimés “irrationnels”. L’accusation de “nationalisme” est le plus souvent avancée, mais celui-ci est forgé par des “identités” difficilement compréhensibles pour des Occidentaux forgés par une philosophie “individualiste”.

    L’analyse d’événements, ici des affrontements militaires entre deux nations, est réduite à l’affrontement de “clans”. Outre la connotation quelque peu dépréciative du terme, renvoyant à une certaine “primitivité”, le terme fait l’impasse sur les [déterminations] économiques et sociales du conflit, et le rôle déterminant des “élites” dirigeantes et de leurs “ego”.
    Comme quoi, vivre dans un pays durant 35 ans ne permet pas nécessairement d’analyser une situation. Ce peut-être le contraire !

    • Cher lecteur, votre commentaire est très juste. Une certaine dose d’irrationalité pèse sur ce conflit et elle nous avait initialement échappé. Continuez de nous lire ! La rédaction

  4. Un édito tout à votre honneur. J’avais été un peu étonné de l’optimisme du précédent et du pari de la stabilité. Parce que, oui, ce conflit n’a rien de rationnel. Pas plus que n’était rationnelle l’attaque déclenchée par Poutine en 2022, ou l’assassinat d’un archiduc d’Autriche, apportant la Première Guerre mondiale, la grippe espagnole puis la Seconde Guerre mondiale, ce qui fait tout de même beaucoup de morts pour un archiduc.

    En étudiant l’Histoire, il m’a semblé que les deux seules conclusions qui s’imposaient étaient les suivantes : 1) les humains ne tirent aucune leçon de l’étude de l’Histoire et si cette dernière ne se répète jamais, elle « bégaye », comme le disait Paul Veyne, et 2) la prospective basée sur la rationalité se plante très souvent, car les humains sont experts dans la prise de décisions irrationnelles, pour ne pas dire complètement idiotes.

    J’espère de tout mon cœur que la démonstration de force réciproque de ce jour ne dépassera pas la journée ou la semaine. Et que les deux parties feront preuve d’une intelligence et d’un discernement qui ont singulièrement manqué ces derniers temps. Mais hélas, il est permis d’en douter…

    • Cher lecteur, merci d’avoir lu notre éditorial et de suivre l’actualité de ce conflit sur Gavroche. N’hésitez pas à partager nos articles et commentaires
      Oui, nous nous sommes trompés. Les manipulations locales expliquent largement cet engrenage terrible. Continuez de nous lire, la rédaction

  5. Si les Thaïlandais jalousent les profits des jeux, ils n’ont qu’à en construire chez eux, mais ils ne le veulent pas… Ils sont un peu comme en France, où les rentrées d’argent générées par les boîtes à filles sont très importantes en[Allemagne, Belgique, Suisse, Espagne, et ils en sont encore à poursuivre les clients des prostituées au lieu d’être intelligents et de faire pareil pour que l’argent entre en France.

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