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CAMBODGE – CONFLIT : Ce que les Cambodgiens pensent de la reprise des hostilités

Date de publication : 14/11/2025
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conflit frontière cambodgienne

 

Une chronique cambodgienne de Yann Moreels

 

La guerre reprend ! C’était prévisible, sauf que…

 

Il faut se demander quand les Thaïs arrêteront d’essayer d’avancer le long de la frontière cambodgienne. Les Cambodgiens semblent les seuls à vouloir la paix.

 

Depuis juillet 2025, les militaires thaïlandais n’ont pas cessé d’avancer sur tous les points contestés de la frontière. « Quand s’arrêteront-ils ? » — c’est ce qui est sur toutes les lèvres au Cambodge face à la reprise des « feux ».

 

En principe, le cessez-le-feu signé devait établir un statu quo pour les deux parties. En fait, c’était un immobilisme qui profitait plutôt aux envahisseurs, mais les Khmers n’ont cessé d’accepter de négocier et de faire confiance aux divers éléments prévus dans l’accord signé devant Donald Trump.

 

Et voici que, le mardi 11 novembre 2025, les Thaïlandais ressortent la hache de guerre. Des soldats avancent (pourquoi faire ?), une mine khmère se trouve là alors que tous les belligérants et les observateurs de l’ASEAN le savaient.

 

De l’explosion dramatique touchant deux soldats, le sort du compromis de Kuala Lumpur entre les deux pays est unilatéralement rompu. Le lendemain, le feu peut donc reprendre et, le 12 novembre, les militaires thaïs, voulant à nouveau repousser des villageois de leurs terres, tirent. Un villageois est tué et plusieurs autres sont blessés par balles…

 

Le président du Sénat, Hun Sen, publie aussitôt un communiqué strict et apaisant à la fois, condamnant les tirs touchant les villageois de Prey Chan « le soir du 12 novembre » et appelant la communauté internationale : « … Cet acte est contraire à l’esprit d’humanité et à l’accord précédent visant à régler pacifiquement la question frontalière, notamment l’accord prévoyant que la Commission conjointe des frontières (CCF) mesure et établisse des frontières temporaires et maintienne le statu quo initial jusqu’à la fin des mesures et dans l’attente de la décision de la CCF. … »

 

Le Premier ministre Hun Manet reprit ensuite cette formule : appel pour des investigations immédiates avec la participation d’experts internationaux afin de déterminer les faits déclenchés par les forces thaïes dans la province de Banteay Meanchey…

 

Les réactions des dirigeants sont mesurées, mais derrière elles, difficile de ne pas voir l’exaspération grandissante. Un sénateur khmer aurait déclaré : « Dans ce conflit, les Thaïs sont à la fois des provocateurs permanents, des accusateurs à chaque incident, des juges pour estimer les responsabilités, des jurés pour affirmer que ce sont les Khmers toujours coupables et surtout des “exécuteurs des peines”, comme après cette dernière explosion d’une mine placée là depuis des années. Ils décidèrent de tout casser et de tuer… »

 

Dans l’opinion publique, non seulement les violents voisins sont honnis et considérés comme les éternels envahisseurs, mais surtout les Cambodgiens sont convaincus que ceux-là vivent dans le royaume du mensonge et qu’aucun responsable thaï ne dit la vérité !

 

Il est vrai que la réaction du Premier ministre thaïlandais, Anutin, demandant aux ennemis de ne pas tendre le pied au crocodile, semblerait donner raison à tout ce que ressentent les Cambodgiens !

 

Que les crocodiles restent chez eux et n’aillent pas chercher à manger chez les voisins.

 

Les lecteurs de Gavroche devraient accepter d’appeler « crimes » ce que font les militaires aux villageois : à leurs maisons, leurs champs, leur sort, dans ce conflit frontalier qui dure depuis plusieurs mois.

 

Quant à nous, observateurs convaincus depuis le début que la guerre n’était pas finie après un accord « trompeur », il nous semble qu’elle va se prolonger jusqu’au jour où les Thaïlandais, conduits par un introuvable démocrate éclairé, reculeront jusqu’à la frontière reconnue par toutes les instances internationales. Alors ce sera la paix, l’amitié et le développement régional ? Nous en sommes loin.

 

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