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ASIE DU SUD-EST – ÉCONOMIE: Bien comprendre l’impact négatif du coronavirus sur les économies de la région

Journaliste : Redaction
La source : Gavroche
Date de publication : 18/04/2020
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Nous citons chaque semaine les informations données par la lettre «Les Brèves de l’ASEAN» publiée par le service économique régional de l’Ambassade de France, basé à Singapour. Cette fois, c’est une autre publication que nous mettons en avant. Il s’agit d’Horizon Asean, publié par le même service, dont nous vous recommandons chaudement la lecture. Vous pouvez retrouver cette publication ici.

 

Nous publions ici un texte de la revue «Horizon Asean» dont nous vous recommandons chaudement la lecture

 

La propagation du Covid-19, qui a entraîné la fermeture de nombreuses frontières et le confinement de la population dans plusieurs pays de la région, affecte fortement les économies d’Asie du Sud-Est qui font face à un ralentissement de leur activité dans plusieurs secteurs.

 

Le tourisme, la restauration, le commerce de détail et l’aérien souffrent de la baisse des déplacements et de la consommation privée. Le secteur manufacturier est pénalisé par un double choc d’offre et de demande.

 

Accès limité

 

Les gouvernements ont multiplié les mesures sanitaires. Tous les pays ont limité l’accès à leur territoire pour se prémunir contre l’importation de cas de Covid-19. Les Philippines, Singapour, la Malaisie, le Vietnam, l’Indonésie, la Thaïlande, la Birmanie et le Laos interdisent désormais l’entrée sur leur territoire de tous les étrangers (hors cas particuliers). Le Cambodge a stoppé la délivrance de visas à l’arrivée.

 

Plusieurs pays ont également interdit à leurs citoyens de quitter le territoire, ou interdit les vols internationaux.Les gouvernements restreignent les déplacements de la population. Des mesures de confinement interdisant tous les déplacements non-essentiels hors du domicile ont été prises aux Philippines (sur l’île de Luzon, soit la moitié de la population), en Malaisie, au Vietnam, au Laos et à Singapour.

 

Mesures de confinement

 

En Thaïlande, au Cambodge, en Indonésie et en Birmanie, les autorités ont imposé la fermeture de certains établissements recevant du public, y compris pour certains des écoles et des universités. Certains gouvernements sont réticents à prendre des mesures de confinement strictes, alors qu’une grande partie de la population repose sur des revenus journaliers, sans accès à des filets de protection sociale. Ces mesures pèsent fortement sur plusieurs secteurs Alors que le tourisme représente une part significative du PIB dans la plupart des pays de la région, le nombre de touristes s’effondre.

 

Selon la Banque asiatique de développement, les pertes de revenus touristiques seraient particulièrement marquées au Cambodge (de 1,4 à 3,5 % du PIB selon la durée de la crise), en Thaïlande (de 0,8 à 2,4 % du PIB), à Singapour (de 0,7 à 1,5 % du PIB) et au Vietnam (de 0,4 à 1,2 % du PIB). Au Cambodge, le nombre d’arrivées dans les villes touristiques de Siem Reap et de Sihanoukville a par exemple chuté d’environ 60 % sur les deux premiers mois de l’année.

 

Chute touristique

 

En Thaïlande, les revenus touristiques sont en baisse de 30 % sur la période 1er janvier-16 mars, et de 60 % en glissement annuel sur la première quinzaine de mars. La chute s’accentuera sur les prochains mois, compte tenu des récentes mesures de fermeture des frontières. Le secteur de l’aviation est fortement pénalisé, de nombreuses compagnies connaissant des difficultés financières.

 

Les compagnies JetStar (Singapour) et Philippines Airlines ont par exemple totalement suspendu leurs activités. Singapore Airlines a réduit de 96 % ses activités de transport prévues jusqu’à fin avril, et vient de lever 12 Mds EUR, notamment de la part du fonds souverain singapourien Temasek, pour faire face à des difficultés financières. En mars, le ministère des transports vietnamien estimait à 1,3 Md USD les pertes subies par les compagnies aériennes vietnamiennes depuis le début de la crise. L’hôtellerie, la restauration et le commerce de détail souffrent à la fois de la baisse du tourisme et de la restriction des déplacements.

 

Taux d’occupation des hotels

 

En février, le taux d’occupation des hôtels était par exemple de 51 % à Singapour, contre 89 % en février 2019. Ils sont attendus à la baisse en mars compte tenu des mesures de fermeture des frontières. Les mesures de confinement pèsent aussi sur la consommation privée, et pénalisent les entreprises des secteurs de la restauration et du commerce de détail, dont certaines sont par ailleurs obligées de fermer temporairement leurs portes au public. Au-delà des aides publiques, la situation pousse des associations d’entreprises (notamment en Malaisie et à Singapour) à demander des rabais sur les loyers.

 

Les exportations de la région souffrent à la fois d’un choc d’offre et de demande L’ASEAN, très intégrée aux chaînes de valeur mondiales, souffre du ralentissement de la demande mondiale. La région est particulièrement intégrée aux chaînes de valeur de l’électronique (14 % des exportations mondiales), du textile (13 %), et, dans une moindre mesure, de l’automobile (3 %). Malgré la reprise récente de l’économie chinoise, la baisse de la demande des grands marchés de consommation que sont l’UE et les Etats-Unis, désormais touchés par l’épidémie, devrait peser sur les exportations.

 

La Chine, premier client

 

Si la Chine est le premier client de l’ASEAN, avec 21 % des exportations (dont une partie est réexportée depuis la Chine vers l’Europe et les Etats-Unis), l’UE et les Etats-Unis représentent toutefois 11 % des exportations chacun. Les secteurs exportateurs rencontrent par ailleurs des difficultés pour la production et la logistique. Alors que la production industrielle de nombreux pays, dont la Chine (même si la situation s’améliore), est perturbée par l’épidémie, certaines industries de l’ASEAN font face à une pénurie de matières premières ou de pièces détachées.

 

En Indonésie, les importations en provenance de Chine ont baissé de 35 % en glissement annuel en février. En Birmanie, au Cambodge et au Vietnam, des usines de textile sont au ralenti ou à l’arrêt faute d’approvisionnement depuis la Chine. La fermeture des frontières rend par ailleurs difficile l’acheminement de la production, des camions de fruits et légumes étant par exemple bloqués à la frontière sino-birmane. Alors que certaines frontières intra-ASEAN ont récemment été fermées, des pays ont conclu des accords pour le passage de marchandises à certains postes frontières.

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