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ASIE DU SUD-EST – ENVIRONNEMENT: Face à la Chine, une coalition entre occidentaux et asiatiques est elle possible ?

Journaliste : Redaction
La source : Gavroche
Date de publication : 23/10/2020
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L’excellent site Asialyst propose régulièrement des articles de qualité que nous vous invitons à lire en intégralité sur www.asialyst.com. Gavroche a choisi de mettre en avant une contribution de Sandrine Teyssoneire sur la coalition indo-pacifique souhaitée par les États-Unis contre la Chine et l’influence sur les océans Indien et Pacifique, mais aussi sur les fleuves, le Mékong en tête. L’enjeu du climat est lui aussi central. Est-il compatible avec ce projet d’alliance ?

 

Nous publions ici des extraits d’un texte d’analyse publié dans Asialyst. L’intégralité du texte est disponible ici.

 

Dans les prochaines décennies, l’Asie pourrait bien devenir un champ de bataille interne entre croissance imaginée et développement durable. Pour des raisons historiques et géographiques, l’eau y jouera un rôle primordial, comme en témoignent les récentes crues vietnamiennes. En se manifestant à travers les infrastructures et les liens de communication, la concurrence géostratégique entre le bloc occidental, d’un côté, et la Chine et ses quelques clients, de l’autre, ne fait qu’envenimer la question environnementale.

 

La géographie du «Quad»

 

Le retour en puissance de la Chine est donc bien la menace qui émeut les membres du Quad (États-Unis, Australie, Inde et Japon), « dialogue » dont les racines sont plantées dans le contrecoup du tsunami de décembre 2004. Ce dynamisme diplomatique s »explique par l’accumulation d’événements derrière une crise déjà ancienne en mer de Chine. S’ajoutent la guerre commerciale entre Chine et États-Unis, les craintes liées à l’expansion des « Nouvelles Routes de la Soie » (BRI), jusque dans les recoins de la domination américaine au Moyen-Orient, les incursions chinoises dans la porte himalayenne sur deux fronts, les révélations sur le traitement des Ouïghours, la stratégie de l’impérialisme par la dette qui s’étend jusqu’aux îles du Pacifique, deux gouvernements conservateurs en Australie et aux États-Unis, l’influence chinoise dans les campus australiens sur fond de dépendance commerciale, et un gigantisme industriel et commercial qui met en danger de mort un des grands fleuves de l’Asie.

 

Pour le climat, le Quad plus

 

Quad et Quad Plus – avec le Vietnam, la Corée du Sud et la Nouvelle-Zélande – ont eu les pieds dans l’eau dès le départ. Initiatives de puissances maritimes ou îliennes, elles visent à stopper la mainmise de la Chine sur « l’île-monde », qui consisterait à dominer à la fois la masse eurasiatique (Afrique incluse) et les mers qui l’environnent. Il s’agit donc bien d’une tentative d’endiguement (« containment ») par les océans. Mais dans une Asie historiquement hantée par le manque d’eau ou son déferlement, et dans le contexte climatique du XXIème siècle, les eaux troubles de cette contre-attaque ne se limiteront pas à celles des océans Indien et Pacifique.

 

Comme tous les grands fleuves du continent, le Mékong prend sa source, disputée, dans le plateau tibétain. De là, il coule sur environ 4 500 kilomètres à travers la Chine, la Birmanie, le Laos et la Thaïlande, qu’il sépare, le Cambodge et le Vietnam, où il se jette en mer de Chine par neuf estuaires.

 

En réalité, la transformation du Mékong a été potentialisée par des prêts de la Banque asiatique de développement (dont le siège est à Manille depuis 1966), afin de connecter les pays d’Asie du Sud-Est et de les relier à la mer par des corridors économiques. La Chine a déjà construit 11 barrages sur le fleuve, de nombreux autres étant planifiés. Alors que le Cambodge a placé un moratoire sur ces constructions, le Laos a donné un feu vert initial à la construction du barrage de Luang Prabang. Acheteuse d’électricité, dont elle a un large surplus, la Thaïlande joue un rôle d’arbitre dans le sort des futurs barrages. En février dernier, le gouvernement thaïlandais s’est retiré d’un projet vieux de 20 ans qui consiste à faire sauter une section de rapides dans le Haut Mékong afin de transformer une large portion du fleuve en canal de navigation commerciale, avec un débouché à Luang Prabang. Très lourdement endettés envers la Chine, entre autres pour la construction d’infrastructures de transport, Laos et Cambodge sont en position délicate pour s’opposer aux projets chinois.

 

La suite à lire sur Asialyst.com sous la plume de Sandrine Teyssonneyre

 

Remerciements à Michel Prévot

 

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