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ASIE – FRANCE: En Nouvelle Calédonie, l’incontournable question chinoise

Journaliste : Redaction
La source : Gavroche
Date de publication : 11/10/2020
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En Nouvelle Calédonie, les anti indépendantistes ont fait de la référence au Vanuatu une constante pour dénoncer la main mise chinoise sur les États du pacifique et le danger que court le territoire s’il se détachait de la France. Le second référendum, où le non à l’indépendance l’a de nouveau emporté, était un test. François Godement, chercheur renommé de l’Institut Montaigne, évoque la réalité de cette menace chinoise.

 

Nous reproduisons ici un extrait de la contribution de François Godement pour l’Institut Montaigne, dont nous vous recommandons la lecture ici.

 

On ne saurait trouver d’approche plus divergente de l’auto-détermination que celle de la France en Nouvelle-Calédonie avec celle de la Chine populaire. Et pourtant, il se trouve des commentateurs ou anthropologues qui évoquent dans les deux cas un même pouvoir centralisé et colonial, ou, qui comparent la situation des Ouïghours avec celle des peuples d’origine de l’archipel. Ce deux poids, deux mesures s’était trouvé à l’époque de la reprise par la France des essais nucléaires dans le Pacifique : Greenpeace, qui les contestait évidemment, restait muet sur les essais chinois et dispose aujourd’hui d’un bureau chinois qui louange l’engagement du président Xi Jinping en faveur du climat.

 

Crime de sécession

 

On résumera la différence d’approche avec cette remarque : l’autodétermination pour Pékin, c’est le crime de sécession, une accusation qui est aussi bien portée contre tous ceux qui contestent la réglementation du pouvoir central, et qui est devenue un des objets de la loi nouvelle qui musèle Hong Kong et menace Taiwan. La France, elle, avec les accords de Matignon et de Nouméa en 1998, a clos l’affrontement communautaire local en promettant un transfert d’une partie des compétences étatiques, y compris sur le plan économique, et en organisant jusqu’à trois référendums successifs d’auto-détermination : pour rester française, la Nouvelle-Calédonie doit voter jusqu’à trois fois oui ; un seul non suffit pour acquérir l’indépendance. Mieux, notre république jacobine et centralisée a exclu du vote pour ces référendums les citoyens arrivés après 1988 – à peu près 13 % du corps électoral : une mesure délicate au regard de notre Constitution, mais en phase avec la priorité généralement donnée dans tout l’espace mélanésien aux fils du sol par rapport aux nouveaux arrivants. La rupture avec un sombre passé a été totale…

 

Un transfert économique sans précédent

 

N’incriminons donc pas les accords de 1988 et 1998, qui ont été suivis d’un transfert économique sans précédent : le nickel est largement passé sous le contrôle de la Province du Nord, et son essor minier est devenu une ressource de premier plan, encore magnifiée par l’industrie des batteries. À la différence de la plupart des États îliens du Pacifique-Sud, la Nouvelle-Calédonie ne délivre plus de lucrative licence de pêche hauturière à des chalutiers étrangers, et l’éloignement de la métropole a favorisé l’essor d’une filière locale respectable.

 

Même après un référendum qui a mobilisé 85 % des inscrits, l’incertitude domine. […] Comme lors du vote de 2018, la part du oui à l’indépendance est plus importante que prévu…

 

La suite à lire sur le site de l’Institut Montaigne ici.

 

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