
Gavroche était indirectement représenté, mardi 3 décembre, à la conférence organisée pour les 20 ans des ONG francophones, au siège de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Notre conseiller éditorial Richard Werly, correspondant international du quotidien suisse Blick, animait le panel consacré à la diplomatie citoyenne et au multilatéralisme. La secrétaire générale de l’OIF était présente. L’occasion, pour Gavroche, d’anticiper le prochain sommet de la francophonie au Cambodge en 2026.
La Francophonie face aux fractures contemporaines
Dans un monde qu’elle décrit comme « très complexe », la Secrétaire générale de l’OIF Louise Mushikiwabo a dressé un constat lucide : « Des inégalités persistantes, une défiance envers les institutions, un multilatéralisme fragilisé, une jeunesse en quête d’écoute et d’équité. Ces défis ne nous découragent pas. Ils nous obligent à saisir de nouvelles opportunités. »
Le thème de cet anniversaire — Diplomatie citoyenne et multilatéralisme francophone : le bien commun comme horizon stratégique — traduisait cette volonté de réinventer l’action collective. « Le bien commun n’est pas abstrait. Il s’incarne dans la paix, l’éducation, l’égalité entre les femmes et les hommes, la culture, la jeunesse et le développement durable », rappelle-t-elle.
La COING, vingt ans de dialogue entre citoyens et institutions
Officiellement créée en 2005, la Conférence des ONG francophones (COING) prend racine dans les travaux menés dès 1993, puis dans la conférence fondatrice de Ouagadougou, qui réunit 63 organisations autour de quatre priorités : langue et diversité culturelle, paix et droits humains, éducation et recherche, développement durable. Objectif : ancrer durablement la société civile au cœur des politiques francophones.
« Depuis vingt ans, la COING relie la force institutionnelle et l’engagement concret du terrain », souligne la Secrétaire générale. « Grâce à vous, notre organisation dispose d’un accès direct aux populations. » La conférence intronisait son nouveau président Claude Musavyi.
La COING et ses cinq commissions
- Langue, diversité et culture
- Paix, démocratie et droits de l’Homme
- Éducation et formation
- Économie, numérique et développement durable
- Enjeux globaux

Un débat sous haute tension mondiale – animé avec brio par Richard Werly
Le moment central de la journée a été le débat animé par Richard Werly, correspondant international du quotidien suisse Blick. Dès son introduction, celui ci a insisté sur les rapports de force, les lignes de fracture, les incertitudes géopolitiques.
Autour de lui :
- S.E. Corinne Amori Brunet, ambassadrice du Bénin en France, incarne la diplomatie d’État.
- Élisabeth Tchoungui, directrice exécutive RSE d’Orange, apporte la vision de l’entreprise engagée.
- Alain Le Roy, ancien secrétaire général adjoint de l’ONU, apporte l’expérience exigeante du multilatéralisme onusien.
Trois approches différentes, mais un fil rouge constamment relancé par les questions de Richard Werly : Comment réinventer l’action collective quand le bien commun n’est plus un acquis mais un combat ?
Le Bénin : une diplomatie issue des citoyens
Madame Brunet revient sur un moment fondateur : la Conférence nationale de 1990. « Le modèle démocratique béninois est né des citoyens. » Elle détaille ensuite la « diplomatie 4D » du Bénin — disponibilité, diaspora, digital, dialogue — et explique comment les ambassades fonctionnent désormais en mode itinérant. Richard Werly l’interroge sur la portée réelle de cette diplomatie de proximité, ce qui permet de montrer son impact concret sur les populations.
Alain Le Roy : un multilatéralisme indispensable mais fragilisé
L’ancien Ambassadeur Alain Le Roy a redit le paradoxe central : « Le multilatéralisme n’a jamais été aussi nécessaire, ni aussi fragilisé. » Climat, pandémies, terrorisme, cybersécurité : aucun défi ne peut être traité isolément.
Élisabeth Tchoungui : fracture numérique et responsabilité
Richard Werly a ensuite interrogé Élisabeth Tchoungui sur l’action d’Orange en Afrique francophone. Elle détaille l’accès à l’énergie solaire, la connectivité, la formation des jeunes et les partenariats avec les ONG. Face aux questions directes du journaliste, elle a réaffirmé l’engagement du groupe en faveur de l’égalité femmes-hommes : « Nous n’avons pas renoncé à nos politiques de diversité. Nous les avons renforcées. »
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