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ASIE – GÉOPOLITIQUE : Entre l’Afrique et l’Asie, le rôle de la Chine en débat

Journaliste : Redaction
La source : Gavroche
Date de publication : 17/12/2018
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Le sommet annuel «Atlantic Dialogues» était organisé à Marrakech du 13 au 15 décembre par l’influent think-tank marocain «Policy Centre for the New South». La place de la Chine sur le continent africain, et les bouleversements qu’entraine le rapprochement de celui-ci avec l’Asie, ont été largement abordés.

 

Les nouveaux acteurs de la géopolitique mondiale ne sont pas que les États.

 

Il faut aussi, pour se faire une idée juste de l’évolution de la mondialisation de l’économie et des idées, prêter attention à l’émergence de nouveaux Think-Tanks, résolus à produire une expertise et une pensée alternative.

 

C’est le cas, au Maroc, du «Policy Centre for the New South» qui vient d’achever l’organisation de la septième édition du sommet «Atlantic Dialogues» à Marrakech, du 13 au 15 décembre.

 

Cet institut, basé à Rabat et dirigé par l’économiste Karim El Ainaouy, est en train de s’imposer comme l’un des laboratoires de recherche de référence pour le continent africain et la zone méditerranéenne.

 

Avec une ambition : réfléchir aux nouveaux partenariats stratégiques qui, à l’avenir, transformeront les traditionnels rapports Nord-Sud.

 

Pas étonnant, à ce titre, que deux sessions d’«Atlantic Dialogues» aient été consacrées à la présence de la Chine en Afrique et au rapprochement possible entre ce continent et l’Asie, pourvoyeuse de produits industriels et de grande consommation.

 

«La Chine n’est pas seulement un acteur de premier plan, c’est une variable qui oblige tous les acteurs géopolitiques traditionnels à s’adapter et à modifier leur approche» juge Fathallah Oualalou, ancien ministre marocain des finances, dans un «policy papier» publié cette année sous le titre «Un tournant pour l’économie mondiale : l’Europe se réveille, l’Asie consolide sa position».

 

Cet ancien ministre et maire de Rabat a rappelé que la Chine s’est engagée à construire un port en eaux profondes en Algérie, capable à terme de concurrence le port de Tanger, et qu’une future autoroute chinoise traversera le Sahara pour rejoindre le Nigeria.

 

«Les européens ne peuvent pas seulement s’interroger sur la présence chinoise. Ils doivent revoir leurs plans. Car derrière la Chine, il y a tous les autres pays d’Asie du sud-est qui se profilent» poursuit-il. C’est, en clair, une offensive asiatique sur l’Afrique qui se profile».

 

La force des débats organisés à Marrakech par le «Policy Centre for the News South» est qu’ils ont largement donné la place à d’autres sujets que l’économie ou la diplomatie.

 

La culture, mais aussi les aspirations de la jeunesse ont été largement abordées à Marrakech.

 

Or là aussi, les schémas traditionnels se fissurent.

 

«La Chine et les autres pays d’Asie savent créer de l’envie. Les investissements chinois se font surtout dans les infrastructures, mais un service après-vente existe, sous forme de bourses universitaires, d’offres audiovisuelles, d’échanges culturels» note Plamen Tonchev, auteur d’un rapport remarqué sur la présence Chinoise en Grèce.

 

L’idée d’un diplomatie chinoise à but unique – conquérir de nouveaux marchés et surtout de nouvelles ressources – est caricaturale.

 

La Chine cherche bel et bien à arrimer à sa sphère d’influence une partie des pays africains et européens.

 

Sauf que l’avenir réserve peut-être des surprises.

 

Une anecdote citée par l’ancien ministre Fathallah Oualalou est ainsi révélatrice : lors d’un récent voyage en Chine, ce dernier a remarqué que dans un centre commercial d’une grande mégapole chinoise, certains articles textiles d’une marque internationale étaient…produits au Maroc.

 

Preuve que les salaires dans ce pays sont plus compétitifs que ceux pratiqués en Chine.

 

Avec une question : est-ce que, demain, la Chine délocalisera ses productions industrielles en Afrique, au plus près des ressources minières par exemple ?

 

Alors, le développement des infrastructures africaines, tellement négligées par les occidentaux, pourrait devenir un enjeu stratégique prioritaire.

 

Pour en savoir plus : consultez le site du sommet «Atlantic Dialogues» et celui du «Policy Centre for the New South»

 

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