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ASIE – GÉOPOLITIQUE : L’Organisation mondiale de la Santé, un enjeu stratégique

Date de publication : 17/11/2025
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OMS

 

Une chronique géopolitique de Ioan Voicu, ancien Ambassadeur de Roumanie en Thaïlande

 

Basée à Genève, l’OMS regroupe 194 États membres et six bureaux régionaux, dont celui de l’Asie du Sud-Est à Bangkok.

 

Aujourd’hui, l’attention se porte surtout sur les difficultés de l’OMS, notamment la baisse de son budget. Pour 2026-2027, il est réduit d’environ 21 % à 4,2 milliards de dollars, dont seuls 60 % devraient être financés. En 2025, les États-Unis ont notifié leur retrait, suspendu leur financement et rejeté des réformes clés, illustrant un recul de la gouvernance sanitaire multilatérale.

 

Malgré cela, l’OMS continue de remplir sa mission : promotion de la santé mondiale, soutien aux pays, renforcement des systèmes de santé et coordination des réponses aux urgences. Son Rapport sur les résultats 2024 souligne des progrès dans plus de 150 pays. L’OMS investit également dans la santé numérique et la gouvernance de l’IA.

 

Pour s’adapter aux contraintes budgétaires, l’organisation réduit ses structures (passage envisagé d’une dizaine de divisions à quatre au siège) et réoriente certaines fonctions. Des bureaux régionaux doivent transférer certaines responsabilités à d’autres agences, ce qui pourrait réduire son champ d’action. L’OMS évolue aussi dans un contexte mondial conflictuel, marqué par la désinformation.

 

Les États membres négocient parallèlement un traité juridiquement contraignant pour préparer de futures pandémies. Les objectifs du « Triple Milliard » progressent, tandis que le siège de Genève est modernisé pour gagner en efficacité.

 

À quoi s’attendre

 

L’OMS poursuivra sa réorganisation et pourrait relocaliser ou réduire certaines fonctions, en privilégiant ses mandats fondamentaux (urgences, couverture sanitaire universelle). Faute de financement stable, certains domaines exigeant beaucoup de ressources pourraient être limités. L’organisation devra « faire moins, mais mieux ».

 

La sécurité sanitaire mondiale deviendra un axe central, comme le montre le traité en négociation. L’OMS dépendra davantage de financements flexibles, ce qui pourrait influencer ses priorités et son indépendance. Le rôle croissant des technologies exigera un travail approfondi sur le numérique, l’IA et la gouvernance des données, avec de nouveaux risques éthiques.

 

Un manque de ressources pourrait réduire la présence de l’OMS dans certains pays ou entraîner la suppression de programmes. L’organisation pourrait ainsi devenir plus légère, plus ciblée, mais aussi sous pression financière et politique. Elle restera néanmoins un acteur central de la gouvernance sanitaire mondiale, avec un champ d’action peut-être plus restreint.

 

Le résultat des négociations sur le traité pandémique sera déterminant : son adoption renforcerait l’autorité de l’OMS, son échec l’affaiblirait. Dans un contexte de désinformation, la crédibilité de l’OMS sera essentielle. Un échec lors d’une prochaine crise sanitaire aurait des conséquences majeures.

 

L’OMS semble devoir passer d’une programmation ambitieuse à un modèle plus ciblé. Les prochaines années seront décisives pour sa modernisation ou la poursuite du rétrécissement de son rôle.

 

L’OMS demeure pourtant indispensable : aucune autre institution ne possède son mandat et sa légitimité. Face aux menaces sanitaires, au changement climatique, aux bouleversements numériques et géopolitiques, elle doit s’adapter plus rapidement. Un optimisme prudent domine : si elle modernise sa gouvernance, mobilise ses ressources et obtient des résultats clés, elle pourrait sortir renforcée ; sinon, son efficacité pourrait décliner.

 

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