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BANGKOK Lycée Français International : des projets et un déménagement

Journaliste : Redaction
La source : Gavroche
Date de publication : 02/03/2016
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Le Lycée Français International de Bangkok (LFIB), installé en Thaïlande depuis presque 60 ans, tente de se projeter dans un avenir assez incertain. Bientôt contraint à déménager faute de place, le comité de gestion n’hésite pourtant pas à monter de nouveaux projets, dont l’ouverture de la nouvelle maternelle à la rentrée.

 

Début juin, un vote a été soumis aux parents d’élèves du LFIB concernant des modifications au règlement de fonctionnement de l’Assemblée des Parents d’Elèves (APE). La proposition contenait plusieurs points tels que le retrait du Comité de Gestion du chef de la section consulaire de l’ambassade de France et des représentants du personnel, ainsi que la levée de la limite du nombre de mandats cumulés des membres du bureau de l’APE. Les parents étaient priés de voter sur Internet « oui » ou « non » pour la totalité des propositions, sans discernement entre les six modifications proposées.

 

 

 

Le vote a été rejeté à 64,1%, un refus élevé et non sans conséquences, comme l’explique Isabelle Francelet, parent de lycéens : « Le renouvellement régulier est nécessaire, même si garder des anciens permet d’assurer un suivi continu dans les projets en cours. » Patrice Pischedda, président du comité de gestion (CG) du LFIB depuis trois ans, explique ce résultat par « un problème de communication, les parents n’ayant pas eu assez de détails sur ces nouvelles mesures. » Isabelle Francelet approuve : « De manière générale, je pense que le comité de gestion doit revoir sa communication avec les parents, ça n’est pas leur point fort. »
Une nouvelle maternelle

 

À la rentrée de septembre, le LFIB, qui compte aujourd’hui 1060 élèves et dont les effectifs augmentent d’environ 5% chaque année, a accueilli les jeunes enfants dans des bâtiments flambants neufs. Située dernière le stade, la nouvelle maternelle, construite sur deux étages, avec des salles spacieuses, des espaces verts et une cantine, offre une capacité d’accueil de 250 élèves répartis dans une douzaine de classes.

 

 

 

Le gros chantier à réaliser se fera au niveau des transports. En effet, la maternelle n’est pas accessible depuis l’entrée principale du lycée, mais par une entrée qui se trouve quelque 400 mètres plus loin. « Je ne veux pas que les enfants marchent entre le lycée et la maternelle. L’idéal serait qu’il y ait deux déposes », explique Joël Planté, proviseur depuis septembre 2014.

 

Un déménagement possible

 

Le lycée Français se trouve dans le quartier de Rhamkhamaeng depuis douze ans. Mais si la courbe d’augmentation du nombre d’élèves poursuit sa progression, les locaux arriveront à saturation d’ici huit à dix ans. Dans tous les cas, le bail se terminant en 2032, le LFIB se verra contraint à changer de lieu d’ici là. « Ça paraît loin aujourd’hui, mais les enfants qui commenceront la maternelle l’année prochaine ne pourront pas passer leur bac ici », résume Patrice Pischedda.

 

Où aller alors ? Les prix augmentent à Bangkok et le temps passé dans les transports aussi. Les enfants qui empruntent les navettes partent de plus en plus tôt, les journées sont longues et les temps de trajet s’étendent à n’en plus finir. « L’idéal serait d’être près d’une station de BTS ou de MRT, ou près d’une sortie de voie rapide », explique le président du Comité de gestion.

 

 

 

Dans les projets moins lointains, l’ouverture d’un club de sports, souvent repoussée, devrait voir le jour dans le courant de l’année scolaire, une fois que les statuts juridiques, indépendants de l’établissement, seront déposés. Le club, encadré par des professionnels, proposera, le week-end, des activités par équipes ou individuelles. « Contrairement aux AES (activités extra-scolaires, ndlr), le club aura une vocation à la compétition », expose le proviseur. La boxe thaïe, le football, le basketball, la course à pied ont pour le moment été proposés, mais d’autres activités comme la natation où la gymnastique pourraient y trouver leur place. Une bonne nouvelle pour le lycée qui pourra enfin se confronter aux autres écoles internationales de la capitale.

 

Des classes internationales et européennes

 

Le primaire est le centre de nombreux projets pédagogiques, le but étant d’arriver à ce que le lycée puisse offrir des classes européennes et internationales en remplacement des classes bilingues. « L’idée est de rentrer dans un cadre officiel, car ces filières bilingues existent nulle part en France, explique Joël Planté. Si un élève aujourd’hui rentre en France, même avec un excellent niveau d’anglais, on lui demandera s’il a été en section européenne. »

 

En effet, la mention « section européenne » est indiquée sur le diplôme du baccalauréat. Le but est donc de créer des classes internationales et européennes dès le primaire avec prolongation au collège et au lycée, accessibles à tous, qui proposeront des heures de cours de langues vivantes en plus.

 

L’an dernier, la filière bilingue à parité horaire (les enfants bénéficiaient d’une journée sur deux en anglais) à été supprimée, décision qui avait soulevé la colère de certains parents. « Il y a déjà de plus en plus d’enfants franco-thaïs ne maîtrisant pas bien le français, estime un parent d’élève. L’anglais n’est pas tout, les parents ne devraient pas tant se focaliser sur leur souhait de bilinguisme. Les enfants du LFIB ont déjà un niveau d’anglais bien supérieur aux élèves de métropole. »

 

 

 

Les quelque mille élèves du lycée français viennent de différents pays et différents milieux. Le niveau de français, d’anglais et de thaïlandais n’est donc pas le même pour chaque élève. Un des projets pédagogiques du LFIB est de s’adapter au profil de chaque enfant, l’objectif premier restant de « bien maîtriser le français, car les élèves passent des examens en français », insiste Joël Planté. Ainsi, pour des écoliers qui parleraient moins bien le français que d’autres, l’accent sur l’anglais serait plus léger et le français serait mis en avant. Une proposition de cours d’anglais supplémentaires après les classes devrait également être adoptée rapidement. « L’idéal serait que tous les enfants du primaire aient 7 à 8 heures d’anglais par semaine », ajoute le proviseur.

 

En ce qui concerne le thaïlandais, qui ne fait pas parti des langues présentées au baccalauréat, un élève du lycée français a pu passer un test de thaïlandais pour obtenir une certification. Ce test se divise en quatre épreuves : oral, compréhension, écrit et QCM. Les élèves peuvent choisir une ou plusieurs épreuves. Cette certification, qui ne donne pas accès aux universités thaïlandaises, est toutefois reconnue à l’étranger comme une évaluation du niveau de langue de l’élève, l’ambition étant de faire du LFIB le premier centre d’examens pour les écoles internationales pour ce test de thaïlandais validé par l’administration thaïlandaise, explique Joël Planté.

 

Pôle artistique mis en valeur

 

Les arts sont mis en avant au LFIB depuis de nombreuses années à travers la célèbre Nuit du LFIB, l’Ecole du Rock, la Fibé (radio du lycée) ou encore les nombreuses « AO » proposées aux élèves. Le lycée français souhaite accentuer ce côté artistique : « Il y a beaucoup de potentiel au LFIB, nous devons arriver à le mettre davantage en avant pour aussi gagner en terme de notoriété », insiste Joël Planté, le but n’étant pas d’attirer plus d’élèves mais de valoriser les productions des écoliers. L’ensemble de ces projets devrait permettre à l’etablissement, s’il en était besoin, d’enrichir la qualité de son enseignement, à l’instar du réseau des lycées français de l’étranger.

 

Emma Colomès

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