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BIRMANIE EXPRESS – ACTUALITÉS : Que retenir de l’actualité birmane du 29 septembre au 5 octobre ?

Date de publication : 06/10/2025
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village brulé Birmanie

 

Gavroche a sélectionné pour vous quelques nouvelles saillantes en Birmanie durant cette semaine écoulée. Un survol de l’actualité indispensable pour tous ceux qui s’intéressent à ce pays d’Asie du Sud-Est.

 

Politique, Diplomatie

 

Kim Aris, fils de Daw Aung San Suu Kyi, a fait appel au président chinois Xi Jinping pour obtenir sa libération. Détenue depuis le coup d’État militaire de 2021, l’ancienne chef du gouvernement, âgée de 80 ans, souffre de maladies cardiaques sans traitement médical adéquat. Aris a exhorté Pékin à exercer une pression sur le régime, selon le South China Morning Post.

 

En Birmanie, le régime militaire lie désormais l’aide humanitaire à la participation électorale. Dans la région de Sagaing, les autorités ont distribué 60 000 kyats à chaque adulte déplacé, mais uniquement après la signature d’un document les engageant à voter lors des élections prévues en décembre et janvier. Ces distributions, organisées dans des pagodes et surveillées par des milices, ont contraint de nombreuses personnes déplacées – principalement des femmes – à y assister. Le régime s’appuie aussi sur les administrateurs locaux pour inscrire les déplacés internes sur les listes électorales de leur nouvelle circonscription. À Mandalay, des formations sur le vote électronique ont été organisées dans le même esprit, conditionnant l’aide à la promesse de voter.

 

Lors d’une escale à Kunming après un voyage au Kazakhstan, Min Aung Hlaing a rencontré des représentants chinois, dont l’envoyé spécial de Pékin, Deng Xijun, afin de discuter du rétablissement du commerce frontalier avec la province du Yunnan. Cette rencontre visait à relancer les projets chinois en Birmanie, notamment ceux de l’initiative de la Ceinture et de la Route et du Corridor économique Chine-Birmanie. Selon plusieurs analystes, la Chine, impatiente de voir cesser les combats dans le nord de l’État de Shan, aurait convoqué le dirigeant birman pour le presser d’agir. Pékin aurait également exercé des pressions sur plusieurs groupes armés de résistance, dont l’Armée de libération nationale de Ta’ang (TNLA), pour qu’ils signent une trêve et restituent les villes conquises. L’Armée unie de l’État Wa, la plus puissante du pays, aurait même été contrainte de couper ses approvisionnements à la TNLA. L’objectif principal de Pékin : garantir la réouverture des routes commerciales entre les deux pays.

 

Trois groupes armés de l’ethnie Karen, alliés du régime militaire, ont annoncé leur coopération pour assurer la sécurité des élections prévues en décembre et janvier. L’Armée de défense démocratique des Karen (DKBA), la Force de garde-frontière (BGF/KNA) et le Conseil de paix KNU/KNLA ont affirmé dans un communiqué conjoint que ce scrutin devrait « apporter la paix et le développement à l’État de Karen et à l’ensemble du pays ». Selon le chef du BGF/KNA, Saw Chit Thu, la réunion visait à « trouver une solution politique pour mettre fin aux souffrances des civils ». Le principal groupe armé Karen, le Conseil national Karen (KNU), opposé au régime, n’a pas été invité. Son porte-parole, Padoh Saw Taw Nee, a rappelé que le KNU considère le cessez-le-feu de 2021 comme caduc depuis le coup d’État.

 

Selon Tun Myat Naing, commandant de l’Armée d’Arakan (AA), le régime birman ne peut espérer regagner la confiance du public tant que Daw Aung San Suu Kyi reste emprisonnée. Il estime que le scrutin prévu entre décembre et janvier n’est qu’un moyen de légitimer le pouvoir militaire. L’Armée d’Arakan, qui contrôle la majorité des cantons de l’État de Rakhine, a d’ores et déjà déclaré qu’elle n’autoriserait pas la tenue du vote sur son territoire.

 

Économie

 

L’indice PMI industriel de S&P Global s’est établi à 53,1 en septembre, contre 50,4 en août, enregistrant ainsi une hausse pour le deuxième mois consécutif et atteignant son plus haut niveau depuis avril 2023. Cette progression reflète une reprise modérée des nouvelles commandes, soutenue par la reconstitution des stocks et une demande internationale en amélioration.

 

La Banque centrale du Myanmar (CBM) a poursuivi ses ventes de devises étrangères aux importateurs d’huile comestible et de carburant tout au long de la fin septembre. Le 30 septembre, elle a vendu plus de 1,8 million de dollars aux entreprises d’huile comestible et 366 000 dollars aux importateurs de carburant. Les jours précédents, les montants variaient entre 300 000 et 943 600 dollars pour l’huile et entre 170 000 et 622 500 dollars pour le carburant. Ces opérations s’ajoutent à des injections de yuans et de bahts sur le marché pour stabiliser la liquidité. En août, la CBM avait déjà vendu plus d’un million de dollars ainsi que 11 millions de yuans et quatre millions de bahts, tout en injectant plus de 32 millions de dollars dans le marché via des sociétés opérant sous le régime Cut, Make, and Pack.

 

Afin de répondre à la pénurie de main-d’œuvre, la Thaïlande ouvre ses portes aux réfugiés birmans vivant dans les camps frontaliers. Depuis août, les autorités recensent les résidents en âge de travailler, soit environ 30 % des réfugiés selon le Comité des réfugiés karennis (KnRC). Les candidats, âgés de 18 à 55 ans, pourront être employés légalement dans 43 provinces, avec les mêmes droits sociaux que les travailleurs thaïlandais. Le Premier ministre Anutin Charnvirakul a souligné que cette mesure vise à compenser le départ massif de travailleurs cambodgiens. Les camps, qui hébergent plus de 100 000 personnes depuis plus de trente ans, voient dans cette initiative une bouffée d’air : la réduction de l’aide internationale a en effet entraîné une chute des rations alimentaires et des budgets de santé. Avant leur embauche, les réfugiés devront suivre une formation sur la langue, la culture et le droit du travail thaïlandais.

 

Plus de 1 450 travailleurs migrants birmans ont été licenciés par la société d’électronique Cal-Comp Electronics, dans la province de Phetchaburi. D’après des militants des droits du travail, les employés auraient été contraints de signer des documents mettant fin à leur contrat en échange d’un paiement forfaitaire de 10 000 bahts, sous menace d’arrestation pour ceux qui refusaient. Des représentants de l’ambassade de Birmanie étaient présents mais auraient, selon les témoins, soutenu la direction plutôt que les travailleurs. Le Myanmar Human Rights Alliance Committee dénonce une violation de la loi du travail thaïlandaise, notamment l’absence de préavis et l’usage de la coercition. L’entreprise, qui fabrique des composants pour Apple et d’autres marques, justifie ces licenciements par les pressions économiques mondiales et la baisse de la demande, tout en affirmant avoir respecté la législation. Des organisations de défense des travailleurs prévoient toutefois de porter plainte auprès du ministère du Travail pour licenciement abusif et non-respect des droits des employés.

 

La Myanma Port Authority a annoncé que 68 navires porte-conteneurs sont prévus à l’entrée du port de Rangoun en octobre 2025, marquant une augmentation par rapport aux mois précédents. Les lignes maritimes SITC et Cosco aligneront chacune 12 navires, Samudera 11, CMA CGM 8, Maersk 6 et MSC 5, tandis que d’autres opérateurs compléteront le trafic. Cette augmentation s’inscrit dans la stratégie des autorités portuaires visant à renforcer les importations pour répondre à la demande intérieure, soutenir les exportations et améliorer la capacité du port grâce à l’extension du tirant d’eau. Depuis la mise en service du Kings Bank Channel et l’extension du tirant d’eau jusqu’à 10 mètres, le port peut désormais accueillir des navires de plus grande taille, comme le MV SITC Zhaoming, le plus grand navire accueilli jusqu’à présent à l’Asia World Port Terminal.

 

Société

 

Le peintre impressionniste birman U Lun Gywe, figure majeure de l’art moderne en Birmanie, est décédé à Rangoun à l’âge de 95 ans. Connu pour ses toiles lumineuses et son style mêlant influences occidentales et orientales, il a profondément marqué plusieurs générations d’artistes en enseignant à l’École nationale des beaux-arts. Ses œuvres, exposées à travers l’Asie, notamment en Birmanie, à Singapour et en Malaisie, célèbrent souvent la féminité et le mouvement, qu’il exprimait à travers des scènes de danse, de bain ou de chevaux en action. Auteur et pédagogue, U Lun Gywe laisse un héritage artistique considérable, fruit d’une vie entière consacrée à la peinture et à la transmission.

 

Lors de ONE Fight Night 36 à Bangkok le 3 octobre, le moment fort de la soirée a été le combat mettant en scène le légendaire Aung La “The Burmese Python” N Sang. Premier champion mondial birman, il a disputé son ultime combat MMA en battant l’ancien roi des poids welters, Zebaztian “The Bandit” Kadestam. À l’issue de ce combat, il a été annoncé qu’il serait intronisé au Hall of Fame de ONE Championship le 16 novembre à Tokyo, marquant la fin d’une carrière exceptionnelle.

 

Répression, conflit

 

Après avoir repris le contrôle de Kyaukme, dans le nord de l’État de Shan, l’armée birmane poursuit ses combats contre l’Armée de libération nationale de Ta’ang (TNLA) à environ 8 km de la ville, en direction de Hsipaw. L’objectif est de sécuriser la route nationale 3, voie stratégique reliant le centre de la Birmanie à la Chine. La junte a demandé aux fonctionnaires de revenir à leur poste sous trois jours. Malgré la reconquête de Kyaukme, la TNLA, membre de la Brotherhood Alliance, conserve une pression stratégique sur Hsipaw, où l’armée birmane est freinée par les forces du MNDAA. La Chine pousse les deux parties à rendre les villes libérées par les groupes ethniques.

 

Le 1er octobre, l’armée et la milice alliée Pyu Saw Htee ont incendié le village de Tane, dans la région de Sagaing, détruisant plus de 20 maisons et magasins de semences de riz, et pillant les stocks restants, selon les Taze Township People’s Defense Forces. Lors du raid, un avion de combat du régime a bombardé l’école du village voisin de Kha Paung Khine, tuant une femme. Depuis le coup d’État de 2021, le régime aurait mené plus de 150 raids incendiaires dans le district de Taze, brûlant plus de 5 300 maisons dans 100 villages ; Tane en est le 101ᵉ, selon les observateurs locaux.

 

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